
nous attaquer. Ce moment approchoit, di-
soient-ils 5 et c’étoit après nous avoir engagés
et perdus dans des défiles -împrati-
quables, qu’on alloit nous massacrer tous,
l ’un après l’autre.
'Quoique ces terreurs me parussent extravagantes,
cependant je n’avois, pour les
combattre, que des préventions favorables.
D ’ailleurs, avant d’entreprendre une marche
très-hasardeuse , et dont les dangers,
ainsi que les difficultés, nous etoient inconnus
, il eîoit de la prudence de savoir
si je pouvois eiiepre compter sur quelques-
uns de mes gens , et si les terreurs que ma-
nifestoient lesNamaquois étoient générales.
Je crus donc sage d’interroger Klaas ;
Klaas, le plus fidelle et le plus sensé de
tous mes gens, et à ce titre, devenu mon
conseil et mon ami. Je lui demandai si,
vivant parmi les Houzouânas et se trouvant
sans cesse à portée de les observer,
il n’avoit rien vu qui put m’inspirer quelq
u e défiance sur leur proposition, et si je
ne de vois point craindre que , par leurs
signaux, ils ne se fussent entendus avec
leurs camarades pour nous attirer dans les
niontagnes et nous égorger, sans peine,
quand ils nous y auroient dispersés.
Klaas, bien loin d’être intimidé , cher-
choit plutôt à me rassurer moi-même. I l!
m’observoit, avec raison, que les Houzouânas
, par la conduite qu’ils avoient
tenue jusqu’alors, montroient assez n’avoir
conçu aucun projet perfide ; qu’ils mar-
choient toujours avec nous, plutôt dispersés
que réunis 3 qu’ils étoient les premiers
à Soigner mes bestiaux, à porter des
secours même à mes gens,. soit en partageant
leurs services dans mon camp , soit
en bravant les plus grandes fatigues pour
aller chercher de l ’eau , dans dés outres ,
sur les rochers les plus escarpés 3 qu’enfin
ces feux , qui alarmoient si fort ma
trouve, n’étoient absolument que ce que
nous le s avions vu faire la première fois ,
et nullement des signaux imaginés contre
nous 5 et qu’il é to it, dans tous les cas ,
plus prudent de eontiirher à vivre comme
par le passé , que de leur inspirer tout-à-
coup', par une conduite différente, ridée
qu’on pût les redouter et chercher a les
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