
amettroient sur mes traces , je de vois présumer
, avec vraisemblance , qu’ils cesse-
roient alors de me suivre , et que me sentant
soutenu par une borde pombreuse,
ils n’oseroient en approcher. Cette conjecture
parut plausible à mes gens. Us me
pressèrent d’en exécuter le p ro je t, et je
fn’y déterminai.
- Cependant, ce mort que nous conduisions
avec nous me donnoit quelque inquiétude.
Je craignois qu’il ne fut pour la
horde l ’objet d’une nouvelle superstition,
et qu’il ne nous f ît mal accueillir, et peut-
être même repousser par elle.
Pour prévenir cet inconvénient, je proposai
aux Kaminouquois d’enterrer lé corps;
et ils y consentirent. Outre le kros dont il
étoit enveloppé , on en mit un autre sur
son visage. On le couvrit de pierres. Enfin
, ils remplirent envers lu i, autant que
les circonstances le permettaient, les dcr
voirs prescrits par l ’usage de leur nation.
Nous n’arrivâmes à la horde qu’au coucher
du soleil ; et j’y fus reçu avec la même
amitié que je l ’avois été jusques-là dans
toutes .les autres« Mais on n’y sut pas phitêt
notre aventure , que tous les esprits
s’alarmèrent. On ne doutait pas que les
Boschjesman tte vinssent, pendant la nuit ,
tenter une nouvelle attaque. A ins i, non seu;
lement on éloigña le troupeau de la horde *
mais on me pria de tenir le mien à l ’écart
et de le faire garder à quelque distance du
kraal. ■
Ces précautions étaient fondées sur- lâ,
mauvaise opinion qu’on avoit des Bosch-
jesman ; et après tout , ce qu’on m apprit
d’eux rendoit la méfiance excusable. A en
croire les inculpations , leur horde n etoit
qu’un repaire d’assassins , un reiuge de yo-
leuf s , déserteurs de vingt nations différentes,
et d’autant plus dangereux que , redoutables
par leur nombre, ils attaquoient ouvertement
et sans distinçtîon toute peuplade
où ils Sé flattaient de faire quelque butin.
Ces associations de Boscbjesman ne rês-
sembloierit nullement à celles qüe j ’avois
vues à l’est de l’Afrique. Celles-ci * composées
de fugitifs et de brigands qui se méfient
les uns des autres, sont tres-peu nombreuses
, et ne forment que de petites troupes
isolées , dont, par conséquent* on n’a