
avions apperçu les feux , et que je leur
proraettoit que nous y ferions une lialte de
plusieurs jours , afin de leur donner le
tems de se reposer, ils reprirent, courage
et retrouvèrent des jambes.
Vers les cinq heures après midi, nous ar-
Vâmes» dans le voisinage de la horde j les
bçeufs et les chiens, sèntant l’eau , se dè-
tachèrent de nous à l ’instant y et prenant le
galop, sans qu’on put*ni les rappeler ni
les retenir, ils se portèrent à toutes jambes
vers le kraal. Leur odorat ne les avoit
point trompés. Ils trouvèrent effectivement
des puits.$ mais ces puits étoient fermés , et
ils se virent réduits à flairer et à tourner
tout au tou r , sans pouvoir s’y désaltérer.
On se représente sans peine quelle dut
être la surprise de la horde à l ’apparition
subite de tous ces animaux. Mais ce fut
bien une autre alarme quand nous parûmes
tous , et qu’elle vit près d’elle une
troupe de ces Houzouanas si redoutés ,
ayant au milieu d’eux un Blanc , moins
formidable peut-être , mais plus, effrayant
encore pour des yeux qui n’avoient jamais
vu des hommes blancs. Consternés et stupéfiés
à la vue de ce spectacle, ils n’avoierit
ni la force de fu ir , ni l ’assurance d’avancer
vers nous.
Pour les tirer de cet état pénible, j ’allai
à e u x $ et sans paroître m’appercevoir de
leur embarras, je leur fis demander s’ils
avoient quelques personnes infectées de
cette maladie qui venoit de nous chasser
des montagnes de l ’ouest. Ma question les
glaça d’effroi. Ils connoissoient par expérience,
ainsi que mes Namaquois , cette
épidémie déastreuse. Cependant ils n’en,
étoient point attaqués pour le moment $
et en conséquence, d’après leur réponse,
je fis dresser mon Camp près d’eux.
Depuis quatre j ours,mes animaux avoient
fait plus de. quarante lieues, sans avoir ni
bu ni-mangé qu’une seule fois à la horde
malade. Je trouyois des pâturages dans
celle-ci, et je me proposois, suivant mes
promesses, d’y rester quelques jours pour
leur donner le tems de se refaire. Mais
pour cela je désirois de gagner son amitié
et de me lier avec elle. O r , c’est ce
qui d’abord me parut d’un succès difficile.