
le moins à des-hommes aussi braves , aussi
hardis que les Kabobiquois.
Chasseurs déterminés, ils joignent à une
valeur naturelle une grande activité. Agiles
comme;des cerfs, rien ne les rebute,
ni.les fatigues extrêmes, ni les courses les
plus longues et les plus difficiles. J’ai fait
avec eux plusieurs chasses, et toujours je
les ai vus infatigables et prêts à tout. Cependant,,
malgré leur^èle si actif, jamais
iis n’ont pu parvenir à me faire joindre un
zèbre blanc, ni une espèce particulière de
gazelle , que je crois un gnou, quoiqu'elle
fut plus grande que le£. gnoux ordinaires.
• Ces deux sortes d’animaux sont les pins
communs du pays. On y voit aussi beaucoup
de rhinocéros, et des quantités innombrables
de gazelles 3 mais on n ’y trouve
plus de giraffès, soit chaleur trop grande
du climat, soit inconvénance de séjour,
soit plutôt défaut des nourritures qui leur
sont propres.
Avec cette audace et ce caractère déterminé
, on seroit porté à croire que les Kabobiquois
sont féroces et indisciplinables.
Et cependant, parmi toutes les dations africaines
que j ’ai visitées , je n’en ai .connu
aucune qui pratiquât au même degré l’obéissance
et la subordination.
L à , le chef n’est point, comme ailleurs,
un premier entre des égaux 3 c’est un souverain
au milieu de ses sujets , un maître
entourré de ses esclaves. Un mot7, un Dg este".
un regard, lui suffisent pour se faire obéir.
Quelque soient ses ordres , jamais on n’y
contrevient 3 et il en est ainsi des familles
particulières. Ce que le chef est pour la“
horde, chaque père l ’est pour les siens. Ses
commandemens sont absolus ; et il exerce
chez lui la royauté , tandis qu’ailleurs il
y obéit.
Quoique la peuplade fût très-nombreuse,
la sagesse avec laquelle elle etoit gouvernée,
lordre que j ’yvoyois régner m’annonçoient,
dans l ’homme qui la commandoit, une intelligence
supérieure à celle de tous les autres
Sauvages que j ’avois vus jusqu’alors 3
et je ne connoissois que le vieil Haabas , ce
Nestor de la nation gonaquoise, que je
pusse lui comparer. D’après l’estime qu’if
m’inspiroit, c’étoit pour moi un vrai dm