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cer; et après l ’avoir recommandé aux soin«
de ceux de ses camarades qui nie parois*
soient les plus intelligens , accablé dfe lassitude
et de sommeil j ’allai me coucher dans
mon charriot. Quant à mon monde, ils passèrent
la ■ uit en fête, et à raconter, dans
le plus grand détail, notre expédition.
Bernfry, averti de mon arrivée par ses
émissaires, eut l ’audace, le lendemain, de
se présenter de nouveau dans mon camp.
Son intention etoit de m’en imposer sur sa
conduite, et.de travailler à détourner les
soupçons que je pouvois avoir conçus contre
lui. Il affecta beaucoup de zèle pour mes
intérêts et un grand attachement pour ma
personne. Il me parla de la horde des voleurs,
et m’apprit que nous y avions tué quatre ou
cinq personnes, et blessé très -grièvement
beaucoup d’autres. Mais elle avoit juré de
se venger, disoit-il ; et je devois redoubler
de vigilance et de précautions, si je vou-
lois échapper aux surprises dont tôt ou tard
je ne manquerois point d’être la victime.
Au reste, mon plus grand ennemi dans
cette affaire , selon lui , étoit Moodeï. C’é-
toit Moodel qui protégeoit spécialement la
horde ,
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hprde, et c’ètoit de lui sur-tout que j ’avois
^me défier.
Ainsi, pour me mieux trahir , le fripon
trahissoit et dénonçoit à ma vengeance son,
camarade et son seul ami. Mais sou insigne
fourberie ne m’en imposoit point. Je coupai
court à toute explication et insinuation
ultérieure de sa part, en feignant ne recevoir
sa confidence comme un avis important.
J affectai me me de ne lui laisser rien
entrevoir des soupçons que j ’avois sur lui.
Par cette apparence de confiance, je me
ujenageois la faculté de surveiller sécrette—
ment sa conduite. Et après tout, quelque
adresse qu’il eût employée pour m’inspirer
des terreurs, je ne craignois ni Moodel
ni lu i , ni même les Bosçhjesman.
D ’ailleurs, occupé de mon départ, je ne
songeois plus qu’a quitter incessamment les
bords de l ’Orange. Déjà les Ordres étoient
donnes de travailler aux préparât! is, et je
n’attendois plus que l’instant où ils seraient
finis. Il,falloir des préparations à mes. voitures
qui , tourmentées par la chaleur , n’a-:
voient plus une pièce qui ne fut disloquée.
Il falloit dresser pies nouveaux boeufs qui,
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