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m’attendois à voir des deux monstres ren- I
-verser le buisson , écraser sous leurs pieds j
le malheureux Jonker et le mettre enpiè- ||
ces mais il s’étoit couché , le ventrercon- |
' tte terre. La ruse lui réussit parfaitement : |
ils passèrent près de lui sans l ’appercevoir, j
et vinrent droit à moi,
Alors à mon angoisse succéda la joie:,■
et je m’apprêtai à les recevoir. Mais mes I
chiens, animés déjà par le coup de fusili
qu’ils avoient entendu , se démenèrent tel-!
lement à leur approche que , ne pouvant!
plus les contenir , je les détachai et les la -!
chai contre eux. > 1 •.
A cette vue ils firent un crochet,'¿et a l-!
lèrent donner dans une des embuscades .où!
• ils essuyèrent un nouveau coup de feu d’un!
• des chasseurs j puis dans une troisième, xÆ
ils reçurent un troisième coup. Mes chiens,«
de leur côté, les harcelloient à outrarice ;1
ce qui accroissoit encore leur rage. Ils dé-!
tachoient contre eux des ruades terribles j !
ils labouroient la plaine avec leur corne,!
et y creusant des sillons de sept a huit pou-!
ces de profondeur y lançoient autour d’eux!
• une grêle de pierres et de cailloux. -
E N A F R I Q u E. S i
H* Pendant ce tems, nous nous rapprochâmes
tous, afin de les cerner de plus près et de
réunir Contre eux toutes nos forces, Gètte
multitude d’ennemis , dont ils se- voyaient
entourés, les mit dans une fureur inexprimable.
Tout-à-coup , le mâle s’arrêta ¿ et
cessant de fuir devant les chiens ,. il leur
fit face et se tourna contre eux pour les
attaquer et les éventrer. Mais tandis qu’il
les poursuivoit, la femelle se détacha de
lui et gagna au large. , v r. u
I., Je m’applaudis beaucoup de cette, fuite,
qui nous devenoit très-fa ror a ble. Il,est certain
que, malgré notre nombre et nos armes
, deux adversaires aussi formidables,
mous eussent fort embarrassés. J’avoue même
que sans mes chiens nous n’eussions pu
combattre qu’avec risques èt dangers celui
qui restoit. Les traces de sang qu’il laissoit
sur son passage nous annonçoient qu’il
avoit reçu plus d une blessure j et il n’en
imettoit que plus çle rage à se défendre.
Cependant , après quelque tems d’unë
attaque forcenée r il se battit 1 en « retraite
et .parut vouloir gagner quelquep buissons |
làpparemment pour s’y appuyer et, ne pou?
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