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pas d’àcçord. Les uns l ’attribuent au. désir
de se rendre plus agiles à la course j les autres
à l ’envie d’empêcher une trop grande
propagation de l ’espèce. Kolbe paroît incliner
pour cette dernière opinion ; et cependant
, loin de la confirmer par des raisons
, lu i -même la combat, en avançant
que , malgré l'opération les. jumeaux n’en
sont pas moins communs.
Toutes ces contradictions forment, dans
la tête de l’auteur un embarras dont il ne
sait comment se tirer j et il en conclut « qu’il
« n’est pas étonnant si ceux qui ont publié
« jusqu’à lui des relations du Cap , diffè-
«rent entre e u x , puisque lesHottentots
« eux-mêmes né s’accordent pas, lorsqu’ils
« veulent rendre raison d’une coutume si
« bisarre ». U ■ «ifcl 'sïusl
Quoique j ’aie été à portée d’interroger
sur son origine les nations qui la pratiquent
, je ne me fiatte pas de la connaître
mieux que les autres voyageurs. Ceux des
Gheyssiquois que j’ai questionnés m;en ont
donné une raison si absurde que j ’hésite
presque de la rapporter. Selon eu x , ce lut
e n A r a i qvu e. 35^
un signe distinctif que leurs ancetres, étant
en guerre avec les nations voisines , imagi-
lièrent pour se reconnoitre.
je sais qu’en pareil cas, deS peuples presque
nus et se ressemblant par lés traits et la
couleur, ont besoin de signes caractéristiques
et de moyens de reconnoissance. C’est
dans ce dessein que la plupart de ceux qui
fournissent à la traite des esclaves, les Loan-
gos, Pombos , Cormantins , Abos , Papas ,
etc., se. cicatrisent le visage , les bras , la
poitrine , et la partie antérieure du corps ,
depuis le haut de la-tête jusqu’aux pieds.
L’ordre et. la forme de ces stigmates sont
tels qu’au premier coup-d’oeil on peut dis-
tnguer de loin chaque nation. J’ai même
vu, à Surinam, les esclaves amenés en
traite être vendus plus ou moins cher selon
ces cicatrices qui désignent les races.
Après to u t, on CQiiçoit que des marques
extérieures, aussi apparentes et aussi yisi-
blës , peuvent avoir été imaginées Par
nations grossières. Mais qn une. d elles a it
adopté, pour se ireconnoitre, un signe très
difficile à distinguer , et caché, d’ailleurs
par la pudeur y voilà ce qui me paroit m