
aussi- (les noms de contrées , elles peuvent
se rencontrer ailleurs.
Les buffles étoient si communs dans le
canton, qui ils venoient tranquillement paître
à peu de distance de mon camp. Néanmoins
, dès que nous cherchions à les approcher
, ils fuyoient et rentroient dans le
bois. Cet animal, méfiant et hagard , ne
sait que s’éloigner du danger. Ce n’est que
quand il est attaqué et obligé de se défendre
, qu’il semble 6entir et connoître les
forces immenses dont l ’a gratifié la nature.
- Quant aux giraffes , il n’en existe pas
plus dans ce canton que dans ceux que je
venois de quitter. Cependant il y avoit
quelques vieillards qui disoient en avoir
Vu dans leur jeunesse •, et à la description
qu’ils en faisoient, le lait me parois-
soit certain. Mais j ’ignore pourquoi aujourd’hui
il en est autrement ; et j ’en conclus
que s’il est des animaux qui occupent une
grande latitude de pays, il y en a d’autres
qui ne peuvent vivre que dans une zone
fort étroite.
Ce qui occupoit principalement ma horde
habobiquoise., c’étoit la crainte des Houzouânas.
Du matin au so ir , je n’entendois
prononcer que le nom de Houzouâna. Si
l’on chargeoit mes truchemens de nie dire
quelque chose , c’étoit sur les hostilités ,
les brigandages et les vols des Houzouânas.
Cette nation active , plus redoutée encore
que redoutable , avoit un établissement
à une vingtaine de lieues environ ,
vers le nord ; et elle occupoit la chaîne des
montagnes qui du nord s’étendent à l ’est.
Le sol ingrat sur lequel elle étoit répandue
l ’empêcliant de former des peuplades
nombreuses et régulières, elle se divisoit
-en pelotons,. plus ou moins considérables
selon les circonstances et les lieux. Mais
la même cause la réduisant souvent à une
grande disette de vivres , elle fait des incursions
sur ses voisins et pille leurs troupeaux.
Ces brigands , vivant de rapines ,
sont tellement craints à la ronde* pour leur
valeur, qu’une poignée d’entre eux va faire
fuir toute une horde entière de deux cens
hommes armés complettement; et si, quand
ils se retirent avec leur butin, on cherche
à sui’vre leurs traces, c’est plus pour s’as-
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