
étions tons à l ’abri. „.A,vec ces précautions,
nous n’avions , au milieu de notre fort ,
aucune attaque à craindre pour la huit,
et je pouvois y braver tous les Boschjes-
man de l ’Afrique.
Les boeufs furent attàchés circulairement
dans l ’intérieur de l ’enceinte, et si près de
nous que nous les touchions presque avec
la main. Défendus ainsi, il étoit impossible
de songer à les enlever. Mais aussi léur vof
sinage eut un inconvénient. Le bruit qu’ils
faisoient par leurs mouvemens divers, l ’inquiétude
qu’ils montroient de tems en teins
etqui sembloit nous annoncer ou des Bosch
jesman ou des bêtes féroces, nous tinrent
tellement en éveil qu’il ne fut possible à
aucun de nous de fermer les yeux.
Notre n u it , quoique fort inquiète, se
passa tranquillement. Nous n’entendîmes
que des hiennes et des jackals, dont les cris,
dans la circonstance présente, étoient ras-
surans, en Ce qu’ils nous annonçoient qu’il
n’y avoit pas'deBoschjesman dans la plaine.
Malgré ce motif de sécurité^ je ne voulus
néanmoins me remettre en route que
quand le soleil eut paru. D’ailleurs , nous
^’avions plus que cinq lieues à- faire , et
la journée par conséquent étoit plus que
6uffisante pour une pareille marche. Il est
vrai q u e , résolu à côtoyer le bois de la
rivière pour abréger le chemin, nous ne
pouvions avancer que lentement , parce
qu’ayant des embuscades à craindre, j’a-
vois beaucoup de précautions à prendre.
Vers le milieu de la route à peu près ,
nous entendîmes quelques coups de fusil ti-
ré#surla rivière. J’envoyai à la découverte.
C’étoient quatre de mes gens qui chassoient
aux hippopotames, et qui, avertis de mon
approche, vinrent me témoigner leur joie
et me donner des nouvelles du camp. Ma
longue absence y avoit 'jeté l ’alarme. Inquiet
de ne plus entendre parler de moi,
Swanepoel me croyoit égorgé , avec toute
ma troupe , par les Boschjesman, et il dé~
sesperoit de me revoir jamais. Je détachai
un homme à ch eva l, pour lui annoncer
mon retour ; et deux heures après , nous
arrivâmes.
Mon premier soin , en mettant pied à
terre , fut de m’occuper de notre malade,
je fis dresser ma canonnière y pour l ’y pla*