
poser , elles étoient trop raisonnables potir
qu’ils ne lés acceptassent point. Mais loinde
me demander du tabac, ils en avoienten-
core, outre ce qui étoit nécessaire pour leur
provision, plusieurs rouleaux, de quinze à
vingt livres chacun, qu’ils offrirent de me
céder. J’acceptai leur offre , et promis de
lés payer, soit en argent, soit en nature,
dès que nous serions rentrés dans les pos-
sessions hollandoises.
Rien ne m’annonçoit encore, quand je
pourrois partir. Mes gens, malgré tous les
soins-qu’ils se donnoient, ne parvenoient
point à dresser les boeufs. Ce retard, 'en
pure perte , m’impatientant , j ’essayai au-
moins d’en tirer parti en passant en revue
mes collections et les mettre en état
d ’être transportées.
Il falloit sur-tout quelques préparations à
ma peau de giraffe, q u i, en se desséchant,
devenue dure comme du fer , ne pouvoit
être pliée, et n’étoit par conséquent pas propre
au transport. Je la fis trernper dans la
rivière pendant quelques heures ; puis, imbiber
d’une décoction de tabac, de camphre
e t de savon/L’assoupïissement que je parvins
à lui procurer ainsi, me permit de l ’emballer
à mon gré.
Les arrangemens de ma collection un'«
fois terminés , j ’employai mes loisirs à dessiner
des plantes et des fleurs. Il y en avoit,
dans mes alentours , des quantités immenses
| et chaque jour la saison en faisoit
écrore et fleurir de nouvelles. Mais je lès
dessinai plutôt en amateur qu’en naturâ-
Iiste, et ne m’attachai qu’à celles qui me
paroissoiént les plus belles et sur-tout les
plus extraordinaires.'
.Aujourd’h u i, que je parle de ces objets
sous d’autres rapports, je regrette bien sincèrement
que Spaarman * qui étoit si peu
pressé par le teins, lorsqu’il entreprit son
voyage , ou que Paterson , qui semble n’avoir
fait le sien qu’en'courant, 'et comme
un homme pressé de le finir , niaient pas
formé le projet de s’avancer dans le pays
des Kabobiquois et jusqu’aux montagnes
des Houzouânas. Quels trésors n’eussent
pas trouvé là ces botanistes savans ! et que
de richesses n’en eussen t^ils p^s rapportées î
Moi , qui , pour convaincre, de tout ce
que la science eût gagné par euxq n’ai que