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de ce Jonker qui, quand je fis la folie de
vouloir traverser, sur un tronc, d’arbre ,
l ’embouchure d,e là Rivière des Eléphans,
fut un des nageurs auxquels je, dus la vie.
Pour récompense,, je l'éleVai, d’après là
demande de. ses camarades,, au grade de
chasseur. Il étoit fort novice alors dans cet
exercice ; mais j ’ai déjà.remarqué qu’il devint
par la suite un tireur très-adroit, et
.qu’il parvint sur- tout à exceller , pardessus
tous ses camarades, dans l ’art dê
traîner. * » ; .... ; :
J ’ai déjà dit que la chasse en Afrique ne
ressemble point à celle d’Europe ; que pour
se mettre à portée, de tirer certains animaux
farouches', il faut en approcher saps être
mpperçu,, et qu’un ne peut les approcher
qu’en se traînant sut le ventre jusqu’à eux.
Les gens qui ont ce talent s’appellent be-
kruypers ( traîneurs) ; et c’est en cette qualité
que Jonker me demandait d’aller attaquer
seul les deux rhinocéros , m’assurant
qu’il s’en tireroit à ma satisfaction.
Comme son offre ne nous empêchait point
d’executer nos projets , et que dans le cas
où son attaque particulière ne réussit pas,
e x A f r i q u e .
elle ne nùisoit nullement à notre attaque
générale, je le laissai faire.'Il se mit tout
n u , et partit, en emportant son fusil et
rampant Sur le ventre comme un serpent;
Pendant'Ce tems’i j ’indiquai à mes chasseurs
lés différens postes qu’ils devoient occuper.
- Ils vs>’y rendirent -par des détours j
cfiacuh' d’eux ayànt. deux hommes, avec ltùv
Moi, je restai au lieu où je me trouvais:,
avec deux Hottêntotsyr.douti’un gardoît
irioh cheval, tandisque l ’autre ten oit les
chiens ;' maïs pour n’être point en v u e /
nous-Uous; cachâmes derrière!: un buisson.7
~ ' ■ J’avois Cn main une de *çes- lorgnettes de
spectacle /* qui sdirvéfot m’uvoit servi à étu-
dîët lé* jeu des màcliïues et l ’effet de nos.dér
.corattèhs de théâtreV^)ùé'lès objets étaient
changés î enee^moittent’elle rapprochoit de
mer deux monstres épou vantables, qui par
fois tournoient de; Mon côfcéJeur tètes hi-
dëUsëi' Bientôt leurs - mouvemens d’observation
et de crainte: commencèrent à: devenir
pins fréqüens0 têt j e cfaignois qu’ils:
n’eussent entendu l ’agitation de mes chiens
qui, les ayant apperqus, faisoient tous leurs.