
roit voir des individus totalement différehs;
et j ’ai vu des sàvans à méthodes et à livres
s’y tromper comme les autres. J’ai vu un
de ces naturalistes de cabinet me présenter
comme quatre espèces différentes, etmême
comme formant plusieurs espèces , quatre
individus, que je connoissuis très-bien, et
qui n’etoient que le même oiseau dans ses
différens âges.
D’abord tout mâle , dans son jeune âge $
a le même plumage que sa mère, et ce n’est
que par la suite qu’il prend celui de son
sexe. Je n’oserois pourtant assurer que
cette règle est générale j mais je n’y con-
nois point encore d’exception, et d’ailleurs
je l ’ai vérifiée , par des observations particulières^
sur plus de mille espèces différentes.
Beaucoup de femelles aussi, lorsqu’elles
/vieillissent et sont arrivées à l ’âge où
elles nè pondent plus , subissent un chan.*
gement semblable \ alors elles prennent la
livrée plus brillante de leur mâle, et la
conservent le reste de leur vie. Ce fait
semble bien plus sensible et plus extraordinaire
chez les espèçes ou le mâle" et la
fem e lle diffèrent beaucoup entre eux par
les couleurs du plumage, comme , par
exemple,, le faisan doré de la Chine , devenu
si commun dans nos ménageries, et
ch e z qui Ge changement a lieu. J’ai remarqué
dans plusieurs autres oiseaux, dont
je parlerai ailleurs, cette même transmutation.
Parmi beaucoup d’autres espèces ,
le mâle seulement prend régulièrement,
une fois par a n , absolument le plumage
de sa femelle j en sorte qu’à certaine époque
de l’année tout paroît femelle parmi
ces oiseaux. Je possède, chez moi pins d»
cinquante de ces espèces changeantes dont
j’ai tous, les passages d’une livrée à une
autre ; mais celle chez qui il paroît le plus
extraordinaire est une veuve d’Afrique,
connue sous le nom de la veuve à épaulet-
tes rouges (1) . La femelle de ce bel oiseau
a les couleurs simples de l ’allouette, et'
elle a une queue courte et hôrisontall®
comme celle de presque tous les autres
( i ) V o y e z l e s p l a n c h e s e n l u m i n é e s d e B n f f o n ,
N®. 635.