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dant elle est fort supérieure à la chair de
I elephant.
1 Mes Sauvages s’en promettoient des festins
délicieux, et l ’idée seule de ce régal
leur présentoit un plaisir d’un prix bien
supérieur à tous les dangers qu’ils avoient
courus. Que de jouissances pour eux dans
une bete qui pésoit deux à trois milia
au moins. La nuit approchoit : pressés de
s en regaîer et voulant, dès le^oir même
en festoyer tout le camp, ils se mhrent tous
à couper sur l ’animal les morçeaux qui leur
convenoient. En moins d’une demie heure
chacun d’eux en emporta sa charge, sans'
q u 1 y parut presque aucune diminution s
mais ils se proposoient bien d’y revenir le
endemam et les jours suivans , avec tous
leurs camarades , pour faire curée complexe.
J’avois formé le projet d’y retourner comme
eux., dans l ’espérance que cet immense
cadavre auroit attiré quelques oiseaux de
proie que je pourrois aisément me procurer.
Mais au moment même où je me dis-
posois à partir , des chants nouveaux, oui
partoient de toutés parts des bords de la rL
je îï A v r i q v e. 6 1
vière, fixèrent entièrement mon attention j
je m’avançai sous les arbres et découvris , en
effet, plusieurs oiseaux qui m’étoient jusqu’alors
inconnus. C’est ainsi que, passant
subitement de la' chasse aux quadrupèdes
à la chasse aux oiseaux, je donnois quelque
repos à mon imagination fatiguée du
carnage, et que je voyois diminuer, en proportion
des objets, l ’horreur naturelle et
le dégoût que souvent il m’inspiroit, Plus
souvent je reportois mes regards sur la ver*
dure et sur les fleurs j et si quelqu’amer-
tume et les regrets inséparables d’une vie
errante et solitaire, venoient quelquefois
me surprendre au milieu de mes fatigues,
la plus humble des plantes, en fixant mes
regard^ , en arrêtant mes pas , me rappel-
loit au doux sentiment.de l ’existence qu’au-
roit pu flétrir un si profond abandon. Je
longeai la rivière et m’enfonçai dans le
Bjfis. Le succès répondit à mes espérances
j j ’abattis plusieurs espèces nouvelles
Hoiseaux que je n’avois point encore trouvées.
Souvent embarrassé du ch o ix , fors-
B e j en appercevois plusieurs sur le même
B p r e > J1® savois auquel donner la mort j