
chauve - souris bien particulière j elle eR-
tra un soir dans ma^tente et éteignit ma
lumière .en se jetant dessus. Cette espèce
mérite , à bon droit i le nom d’oreilkrde ;
car elle a quatre oreilles, du moins quatre'
conques, dont deux l ’une dans l ’autre, pour
Chaque oreille ; les deux extérieures, très-
eiendues , et servant comme d’enveloppe
aux intérieures , ont deux pouces huit lignes
de hauteur ÿ et ont , à peu de chose
près;, la même largeur lorsqu’on les étend;
sur le nez s ’élève encore une membrane,
haute d un pouce quatre lignes , et qu’on
prendroit pour être aussi une conque d’oreille
, car elle en a absolument la forme.
Cette membrane du nez y. ainsi que les oreilles
et les aîles de l ’animal, sont entièrement
d’un roux ferrugineux, plus lavé en-
dessous qu en^- dessus j le corps de cette
chauve souris n’a que trois pouces de longueur
, et il est couvert d un poil très-fin,
dont la couleur est grisâtre. L ’envergure
de la pointe d’une aîlë à l ’autre , est de
huit pouces. Le lecteur me pardonnera ces
petits mesurages : je ne les aime pas plus
que lui j mais ils m’ont paru nécessaires
je! afin de lui donner une idée précise
de la longueur extraordinaire des oreilles
de cet animal, q u i, de tous ceux que nous
connoissons , est très - certainement celui
qui les a les plus étendues, puisqu’elles ne
sont que de. quatre lignes moins longues
que le corps entier.
Quand le vent fut tout à fait appaisé ,
les animaux sauvages, et sur-tout les zâ-
brqs isabelles , reparurent dans la plaine.
Depuis ion g-teins j ’étais très-empressé d’avoir
un de ceux-ci ; et malgré tous mes ef-
! forts, je n’avois pu encore y.réussir. J’employai
de nouveau une journée toute entière
à lCs chasser. Je les poursuivis même
jusqu’à, plus de sept lieues de la horde j
mais; il ine fut impossible de les joindre 5
et après bien des fatigues inutiles , je me
vis obligé d’y renoncer.
Ce quadrupède farouche et. inabordable
est, avec quelques oiseaux du haut v o l, lé
seul de tous les animaux d’Afrique que j ’âi
vu, sans pouvoir me le procurer. Ne l ’ayant
point eu en ma puissance , je* n’ai rien à en
dire que ce que j ’en ai écrit ailleurs ; et je
lui conserve son nam de zèbre Isabelle , en
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