
quelques douzaines de dessins , j ’inyite les
yovageurs à entreprendre ce que mon peu
de connoissance dans cette partie , m’a
empêché de faire ; et j’ose d'avance leur
promettre des succès brillans.Mais, en même
tems, je leur annonce aussi qu’ils doivent
consacrer a leurs recherches plusieurs
années, et que sans ce sacrifice ils ne peuvent
se flatter que d’une foible réussite.
; Il n’en est point de l ’Afrique comme des i
contrées, de l ’Europe qu’on appelle tempérées.
Ici la nature ne donne à la terre
une végétation que pendant une partie de
l ’année j pendant l ’autre partie , elle est
morte et sans vie. Là , au contraire , point
d’interruption. Le s o l, échauffé par des
chaleurs continuelles, est toujours fertile;
et chaque mois y donne uses plantés , ses
fleurs efcses fruits.
Ce n’est point non plus, comme en Europe
, un développement graduel, une régularité
successive. Ce n’e s t, ni la saison,
ni la proximité plus ou moins grande de l ’é-
quateur qui donnent une végétation plus ou
moins abondante. Le soleil lui-même, regardé
ailleurs comme la cause première de
la fécondité ; n’est ici que la cause secondaire.
Sa chaleur, il est v ra i, aide à la
naissance , au développement et à la maturité
des végétaux ; mais ce sont spécialement
les eaux pluviales qui les font naître
et les développent j ce sont elles qhi
fixent et déterminent, en quelque sorte, le
lieu et le teins de cette naissance , et qui
les font apparoître dans tel endroit plutcft
qn’ailleurs. O r , comme les pluies elles-mêmes
doivent la leur à la localité des montagnes
qui attirent les nuages, il s’en suit
qu’elles peuvènt être distribuées très-inégalement
; et qu’ici un canton sera noye ,
tandis qu’un autre , arrosé au degré convenable
t offrira une végétation rigoureuse
, o u , aride et desséché, ne présentera
que l ’image de la désolation et de la mort.
De cette éventualité des pluies résulte
nécessairement un hasard qui donnera aux
mêmes végétaux, selon les terrains , une
sorte de succession qu’ils ne devroient point
avoir. Ainsi , en tel endroit, vient d’éclore
telle espèce de fleur , qui., plus lo in , a
paru six semaines auparavant, et q u i, à
dix lieues delà peut-être , ne se montrera