
trouvoient si exténués que jë désespéroîi
de les conduire plus axant. Je les voyois
étendus et coucliés à terre, comme s'il*
ne devoient jamais se relever. Ils étoieni
entourrés d’herbages excellens ; e t , mal.
gré la faim, leur épuisement leur ôtoii
jusqu’à l ’envie d’y toucher.
G’étoit un bonheur pour moi , en pareE
les circonstances, d’être arrivé dans un liei
où je n’avois plus à redouter les Boschjés
anan. Cette sécurité , jointe à la bonté de
pâturages, me fit prendre le parti d’y séjourner.
En donnant aux bestiaux le lois«
de se remettre , pion séjour accordoit I
même tems à notre malade un repos don
il a voit besoin.
Son bras étoit tellement enflé qu’il avoi
fallu le lui mettre dans une écorce plu
large. Toute la partie du coude étoit è
su p p u r a t io n e t il en sortoît des esquille
que ses esculapes arrachoient sans misérij
corde, et qui dans l ’opération lui faisoien
pousser des cris lamentables. On continuoi
d’appliquer sur ses plaies des C a ta p la sm e s
composés de graisse de mouton et de feuit
/ les mâchées. Il espéroit beaucoup de c
remède
/
EN S5S
[remède y et moi-même, dans mon ignorance
, j ’y âvois quelque confiance aussi 5
■parce qu’à l’enflure près , ses plaies étoient
[bien vermeilles, et qu’il se sentoit soulage
[toutes les fojs qu’on les lui rafraichissoit par
Inapplication d’un nouveau topique.
A ne juger du Gheyssiquois que par les
[traits de sa physionomie et le clappement
[je son langage , il est de nation Hotten-
Itote j il a des caractères qui le rapprochent
|du Gonaquois. Je croirois même, d’après
lia comparaison de ces analogies, qu’il est le
produit du Namaquois et du Câffre ; comme
le Gonaquois est le produit du Caffre et
du Hottentot.
Ce qui me confirme dans cette conjecture,
c’est que le canton qu’habite la nation
gheyssiquoisè touche à la Caffrerie ,
pt la borde. Les gens de la horde eux-mêmes,
me montroient, à l ’e s t , une longue
•chaîne de montagnes, qui alloit se perdre
au loin vers le nord , et q u i, habitée par
leurs principales peuplades, les séparoit
des Caffres, ou au moins des Briquois et
des Brémas , qu’ils regardent comme des
peuplades Caffres. ^
Tome I I I , % ^ *