
camp, et s’en approchèrent pour le reconnoître.
Bientôt ils distinguèrent mes guides ka-
bobiquois , leurs voisins et leurs amis j et
alors ils vinrent me faire visite. Je me conciliai
leur amitié par quelques présens , et
leur donnai, pour leur ch e f, une ration
de tabac ; en les chargeant de lui dire que
mon dessein étoit de le visiter , et que le
lendemain je serois dam, son kraal avec
toute , ma troupe. Cependant, nous ne pûmes
partir que l ’après-dîner, parce que les
boeufs que j ’avois achetés dans la dernière
horde y étoient retournés pendant la n u it,
et qu’il fallut courir après eux pour les ramener.
Le chef, accompagné de toute sa troupe,
m’attendoit, aux deux tiers de la route ,
sur les bords d’un ruisseau. Quand je parus
, j ’excitai chez elle le même empressement,
la même surprise, la même curiosité
que dans la horde précédente. Je ne
dirai rien sur celle-ci. Elle étoit composée
également de Kabobiquois §: et par conséquent,
moeurs, usages, armes, caractère,
tout y étoit semblable.
La seule différence que j ’y vis , c’est que,
dans la première , il n’y avoit que quelques
hommes qui eussent une chaussure de sandales
; au lieu que dans celle -ci tout le
inonde,hommes, femmes et enfans, en por»
toient. Au reste, cet usage n’est chez e u x ,
ni luxe ni mollesse , mais une précaution
indispensable et nécessaire, ordonnée non-
seulement par là nature rocailleuse de leur
pays, mais encore par les mimosas dont il
est couvert. Cet arbre porte des épines en
très-grand nombre, de sorte que la terre
en est toujours jonchée j ainsi, c’est pour se
préserver des piqûres que ceux-ci avoient
contracté l ’habitude de se chausser de sandales.
i
Néanmoins , comme toute nouveauté
chez des étrangers paroît presque toujours
ridicule, mes gens, accoutumés à marcher
pieds nuds, trouvaient celle-ci toûtTà-fait
étrange ; et pour distinguer cette horde d’avec
celles que nous avions vues jusqu’alors,
ils l ’appeloient horde des porte-sandales.
Moins nombreuse que la précédente, elle
n’étoit composée que de deux cens têtes.
Elle avoit aussi bien moins de bestiauxj
H a