
auprès de nous ; mais j ’y voyois le vent îof.
mer , en tourbillonnant, des cavités pro.
fondes, enlever au loin les terres et les sables
, et les laisser retomber en pluie sur
nous j tout ce que nous apprêtâmes pour
notre nourriture étoit tellement couvert
de sable , qu’il nous étoit impossible d’en
mangerv
A cette gêne insupportable se joignaient
les inquietudes que me donnèrent nos troupeaux,
qu i, ramassés tous en peloton, res-
toient immobiles sans vouloir mang e r e t
le pis de l ’aventure, étoit que nous n ’avions
pas une goutte d’eau dans les environs de
notre camp. Tel etoit l’effet fâcheux des circonstances
où nous nous trouvions. Forcé
de m arrêter tout-a-coup dans ma marclie,
je n’avais point été maître de cbaisir une
position plus favorable.
Vers midi, voyant que le vent ne ces-
soit point, nous prîmes le parti de nous
remettre en marche , vers un groupe de
montagnes-que nous avions au sud-est. ha
horde où je me proposois de me rendre,
étoit encore |poignée de trois lieues à peu
près , et pour la gagner , dans ce moment,
il eût fallu marcher absolument contre le
vent, ce qui aurait été impraticable.
J’ordonnai donc le départ. On découvrit
mes ballots qui étoient ensevelis sous le sable
j on chargea les boeufs, et nous partîmes.
Mais quoique nous, eussions le vent
un peu de cô té , il nous gêna beaucoup
dans notre route j en vain mes Sauvages
cherchaient - ils à conduire les boeufs en
droite ligne vers les montagnes $ l ’impétuosité
du vent était si terrible, que ces
pauvres bêtes , malgré tous leurs efforts ,
dérivaient insensiblement, ainsi que nous-
mêmes j de sorte que •souvent nous avions
le dos tourné à la direction que nous nous
proposions de suivre.
Ce que je dis ici ne surprendra point les
gens qui auront voyagé dans les parties méridionales
de l ’Afrique. Ils savent combien
y sont terribles les effets de cet effroyable
vent de sud-est j et ils n ’ignorent pas que
ri certains cantons et sur - tout certaines
montagnes n’ont aucune sorte de végétation
quelconque, et par conséquent sont