
» c est de courir en force après les voleurs
»Mais il faut partir sans délai, et ne pas
» perdre un instant *>v
Cet accident devenoit très-fâcheux pour
moi dans les circonstances , non seulement
par là perte considérable qu’il m’occasion»
n o it , mais encore parce qu?en me privant
des animaux que je destinois à renouveller
mes attelages , il m’ôtoit les moyens de retourner
au Cap. ’ f
A peine la nouvelle emavoit-elle été divulguée
dans le camp que mes gens, toujours
prévenus contre les Houzouânas , firent
tomber les soupçons sur eux. A les en-
tendre, c’étoit ces brigands seuls qu’il fal-
loit en accuser 3 c’étoient eux q u i, après
de feintes démonstrations de service, nous
avoient suivis a la piste, .et q u i, saisissant
le moment de mon absence , en avoient
profite pour enlever ce que je n’étois point
a portée de défendre,
» Je ne croyois point à ces inculpations ;
et l ’événement prouva qu’elles n’étoient
nullement fondées/ Mais je n’a vois garde
de perdre mon tems à les réfuter. Peu m’im-
portoit de connoître les auteurs du crime 3
Y intéressant pour moi étoit de leur arracher
leur v o l, et je ne pouvois y parvenir qu’en
su iv a n t le conseil de Klaas.
Mes ordres furent donnés en conséquence.
Incertain du tems que dureroit l ’expédition,
mais assuré qu’elle ne réussiroit
qu’en y mettant beaucoup de célérité, je
fis équipper un boeuf, sur lequel on mit
jna canonnière, mon manteau, quelques
munitions de guerre, les kros des hommes
que je destinois à me suivre , et deux
moutons qu’on écorcha.
Mon détachemënt consistoit dans le fi-
delle Klaas , quatre de mes plus braves
chasseurs , dans le nombre desquels étoit
Klaas Baster, et huit Hottentots armes
d’arcs et de flèches. J’avois arme Klaas de
toutes pièces, ainsi que moi ; et ainsi que
moi, il montoit un cheval. Enfin, j ’em?
menois une partie de ma meute , et surtout
mon grand chien jager.
Bientôt nous eûmes traversé la rivière ,
et nous arrivâmes près des gardiens. Ma
présence parut les confondre, Mais quand
même j ’aurois eu le tems de les réprimait