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Remis en l'otite , nous fîmes sept lieues]
ouest-quart-sud ; mais les chemins étant
détestables, je. me rapprochai de la rivière
par le nord-ouest. Après quatre heures de
marche dans cette direction nous arrivâmes
à l ’entrée d’une gorge , au fond de laquelle
j ’apperjçus une petite maison carrée
, couverte de chaume, et dont les murs,
en te rre , étoient proprement faits et en
très-bon état.
Il m’est impossible d’exprimer tou t’ce
que cette chaumière me causa d’inquiétude
j je Craignois de trouver là , encore
un second Bernfry , ou un autre Matys
Moodel 5 mais m’étant approché , je vis ,
avec satisfaction j que la maison ifavoit
pas de maître présent, en conséquence j ’y
établis mon camp et en pris possession.
Près de la maison:étoitune source d’assez
bonne-eau ; et par derrière , un petit jardin
en friche , , mais q u i, au milieu de
toutes les mauvaises herbes dont il com-
mençoit à se remplir , montroit encoie de
la la itu e , des pois , des citrouilles et quelques
plantes potagères. Les pâturages, tout
à Teiîtour , paroissoient excellens y et à
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peu de distance couloit l ’Orange. E n fin ,
le solitaire qui çtoit venu là Se bâtir un
herinitage a voit choisi un local aussi fertile
qu’agréable j mais je fus surpris de le
voir désert et abandonné”, et j ’en demandai
la raison à Klaas Baster , qui, connois-
sant les lieu x , pouvoit être instruit sur la
cause de cet abandon.
Il me répondit, que la maison avoit été
bâtie par Schoenmaeher 3 que ce brave
homme , dans sa vie errantey s’étoit fait
ainsi différons établissemens sur les bords
de l ’Orange, et qu’il avoit abandonné celle-
ci pour s’éloigner du voisinage de Bernfry
et de Moodel, dont il savoit bien n’être
pas. aimé.
Je parlerai plus bas d’une famille malheureuse
que j ’ai rencontrée dans le désert
en me rapprochant au C ap , et à qui j ’ai
conseillé d’aller occuper cet asile délaissée
Si elle, a suivi mon conseil j si, retirée dans
ce coin de la terre , elle y a trouvé la fin
de ses maux j à cette p a ix , qui n’est pas
de ce monde , elle se rappelera mon nom.
Le nom d’un homme de bien est doux à
prononcer. Le norh des oppresseurs, des