
sillades, répétées de tems en tems, nous
parvînmes à les écarter 5 et notre nuit fut
assez tran’quille.
Le jour , en nous éclairant, më montra
que la chaîne changeoit de direction et al-
loit se perdre à l ’ouest. Quoique mon premier
projet eût été de gagner ces contrées,
je ne le pouvois plus à-prèsent sans m’exposer,
moi et toute ma troupe, aüx risques
de cette peste affreuse qui les déso-
loit. Je consultai donc mes Houzouânas sur
la route qui me restoit à prendre pour gagner
la Rivière des Poissons. C a r , en dernier
résultat, c’étoit-là que je voulois aboutir
, et c’é to it - là , qu’ils s’étoient charges
de me conduire.
~ Ma demande ne pouvoit manquer de leur
p la ire , puisqu’on les mettant à portée de
me faire arriver au fleuve par le chemin le
plus court, elle les acquittait plus promptement
envers moi, et leur rend oit la liberté
d’aller retrouver leurs camarades et
de continuer leur marche.
Ils me répondirent que de l ’autre côté
des montagnes qne nous avions à dos ,
«ouloit le fleuve 3 que si je voulois me fier
à
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à eux et me résoudre à traverser la chaîne,
ils répondoient de me conduire en deux
jqurs sur ses bords 3 qu’ils connoissoient
des défilés par lesquels ils se chargeoient
de faire passer mes équipages3 et que, dès
la première journée peut-être , ils me met-
troient a portée d’apprécier s’ils sa voient
tenir leur parole.
Pour moi, qui jusqu’à ce moment les
avois toujours trouvés fidelles , je ne doutais
nullement de leur bonne fo i, et j ’étois
résolu a. m’abapdonner à leur conduite avec
la plus parfaite confiance. Mais il n’en étoit
pas ainsi de ma troupe. Elle prit l ’alarme
et se crut perdue^ et ce furent encore les
Grands Namaquois qui les premiers sérièrent
la terreur | nation timide, incapable
d aucun secoups dans un danger, et toujours
prête à s’effrayer de celui qui n’exis-
toit pas encore. Ces feux particuliers que
tous les soirs les Houzouanas allumoient
sur les hauteurs, avoient sans cessé été
pour eux un objet de crainte. A les entendre
, c’étoient des signaux faits pour qppe-
ler d autres brigands et pour leur donner
connojssance du moment où ils de voient
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