
ses intérieurement jusqu’aux deux tiers de
leur longueur. Enfin, le plus vieux des animaux
avoit ses mâcheliétes presqu’usées,
et l ’autre les avoit bien conservées et entières.
L ’ivoire des vieux éléphans étant
plus compact et plus ,lourd , il a plus de
valeur, et sé vend aussi plus cher. D ’ailleurs,
par sa compacité même , il prend
un plus beau poli j il à plus de blancheur
et est moins sujet à jaunir.
La Rivière Verte étôit couverte d’oiseaux
aquatiques, de toute espèce, et particulièrement
de pélicans, de flamans et
d’oies sauvages. Je trouvai aussi le bihor-
reau, le héron pourpre et huppé, le h é ron
commun et la cicogne brune j tous
de la même espèce et ne différant en rien
de ceux d’Europe.
Les éléphans* morts me procurèrent beaucoup
d’oiseaüx de proie. Je m’étois construit
, a portée des cadavres, une petite
cabane en feuillages, dans laquellè je Ve-
nois me cacher pour attendre ceux de ces
volatiles qui viendraient y chercher pâture
et les dévorer. Du matin au soir, ils
(descendoient par centaines, et j ’abattois
ceux qui me paroissoient mériter la préférence.
Pendant le séjour que je fis sur la R ivière
Verte, je changeai plusieurs fois de
campement,. et parcourûs ainsi un espace
de huit ou dix lieues sur ses bords. Je les
quittai enfin , et gagnai ceux du Swarte-
doorn ( l’Epine - noire ) , au lieu même1 où
j ’avois rencontré Pinard pour la première
fois. J’y passai la nuit $ et le lendemain
je me dirigeai vers les montagnes que
nous avions au sud $ nous eûmes les chemins
les plus affreux pour mes voitures.'
Nous arrivâmes, après six heures d’une
marche pénible , aux pieds d’une chaîne
de monts arides, dont les roches nues
et rougeâtres, pittoresquement groupées
les unes sur les autres, offraient le coup-
d’oeil le plus bisarre et le plus singulier ;
mais aucunes n’étoient aussi propres à servir
de retraite aux Boschjesman. En les
voyant, je me disois à moi-même que je
devois me tenir sur mes gardes ; et cependant,
malgré ma défiance, je fus trompé.
On trayailloit à établir le camp. -Moi,