
grin de ne point savoir sa langue et de ne
pouvoir l’interroger librement sur mille objets
qu’il m’eût été intéressant de connoître.
Son habitation annonçoit sa dignité suprême.
A la vérité| ce n’étoit qu’une hutte,
comme Celle de ses sujets, et couverte de
peaux d’animaux, comme là leur.' Mais
elle étoit bèaucoup plus grande et plus élevée
5 et d’ailleurs , autour dé celle-là q u i,
à proprement parler, étoit la sienne, il y
en avort six autres, destinées à sa famille
et occupées par elle.
* L ’arridité naturelle du pays qu’habitoient
les Kabobiquois, les a obligés à creuser des
puits, tant pour leur usage que pour celu
i de leurs bestiaux ; mais la même cause
les réduisant souvent à voir leurs puits tarir
, ils sont alors forcés de se transplanter
et de chercher ailleurs un sol moins desséché
$ car. la Rivière des Poissons , quoique
considérable dans les tems de pluie ,
est souvent à sec dans les chaleurs.
Les longs voyages auxquels les condamnent
ces émigrations trop fréquentes , les
rapports qu’elles leur procurent avec d’autres
nations, doivent nécessairement leur
donner des idées que ne peuvent avoir les
peuplades sédentaires. Peut-être même se-
roit-on porté .à| croire que ç’est à cet accroissement
d’idées qu’est due la supériorité
d’intelligence qui les élève au-dessus
de, leurs, voisins., Mais j’ai déjà parlé d’une
nation q u i, forcée „ comme Celle-ci, de se
creuser des puits , et nomade comme elle,
n’en est pas moins restée dans son infériorité
d’état sauvage. Probablement la nature,
qui a donné aux Kabobiquois un corps
plus agile, Ct un caractère plus courageux,
leur aura donné aussi un moral plus perféc-*
tioriné.
C’est à eux que je dois, de çonnoître les
lieux où l ’Orange prend sa source. Je croyois
que ce fleuve venoit des montagnes du centre.
j et ils m’ont appris que si dans son cours
il paroissoit s’en approcher, c’étoit après
avoir fait de longs détours et pris naissance
loin 4e-là, dans les montagnes qui sont plus
au nord-est.
A la suite, d’une de leurs émigrations ,
ils avoient été s’établir sur ses bords , à
soixante lieues clu désert qu’ils habitoient
maintenant y mais inquiétés par les Hou-
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