
lient qu’entre eux. Presque toujours en
guerre avec les nations voisines , jamais
ils ne se confondent avec ellès ; et s’ils
consentent à admettre dans leurs peuplades
quelque étranger, ce n’est qu’après un
long noviciat, qui constate sa fidélité , et
sur-tout son courage. Le Hottentot de la
horde avoit subi ces épreuves ; et la manière
dont il en étoit sorti lui. avoit valu
une grande considération.
Quoique les Houzouânas soient nomades
dans leur contrée , et qu’ils passent
une partie de l ’année à émigrer et à faire
des courses lointaines , néanmoins ils ont
un vaste canton qu’ils” habitent, dont ils
sont, en effet, presque lesv seuls habitans,
et dont je ne crois pas qu’aucune nation
quelconque soit capable de les expulser.
C’est cette partie de l’Afrique q u i, de l’est
à l ’ouest,' s’étend depuis la Caffrerie jusqu’au
pays des Grands Namaquois. Quant a
sa profondeur du sud au nord, je l ’ignore;
mais je la crois très-considérable, tant parce
qu’il faut une immense étendue de terrain
à une nation nomade , que parce que cette
nation est, je crois , fort nombrèuse.
Au Cap, on leur suppose une population
três-fbible ; et la raison sur laquelle
on se fonde , c’est que , quand ils passent
sur les côtes de l ’ouest, soit pour y v iv re ,
soit pour y piller , on ne leur voit pas de
gros détachemens. Mais D c’est-là,7 chez eux,
une rusé de guerre; Dans la crainte d’être
attaqués, si on connoissoit leur nombre ,
ils cachent leur marche le plus qu’il est
possible ; ils suivent les ravins et les sommets
des montagnes ; et souvent même ils
ne voyagent que de nuit : ce qui fait qu’on
les craint toujours, et qu’on les suppose
encore voisins, quand déjà ils sont à cent
ou deux cents lieues d’éloignement.
Je serois assez porté à regarder l’Hou-
zouâna comme la souche primitive des nations
qui peuplent aujourd’hui l ’Afrique
méridionale ; et c’est de lui peut-être que
descendent toutes les races de Hottentots
de l’est et de l ’ouest. Je crois en voir la
preuve dans le rapport de leur physionomie
et dans le clappement^jîe langue,,
qu’ils ont beaucoup plus prononcé.
Mais ce ne sont-là que de foibles inductions
; et pour établir le fait dont il s’agit ,
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