
des phénomènes les plus étonnans et l’ua
des plus -redoutables fléaux de l ’Afriqué.
Il s’annonça dès le matin ; et bientôt, augmentant
d’intensité de moment en moment.Jr
il nous apporta des nuages de sable et de
gravier qui nous aveugloient et nous empê-
choient d’uvancer. Sa violence , accrue encore
par la résistance que lui opposoient'les
hautes montagnes que nous avions à l ’est et
à travers lesquelles il étoit obligé de s’engouffrer,
devint telle enfin qu’il fallut faire
halte.
On déchargea les boeufs y on mit tous nos
ballots en tas, et on les couvrit de grosses
pierres pour empêcher qu’ils ne fussent
emportés. ■
Quant a nous , il nous fiat impossible de
dresser une tente : ainsi, sans asile et sans
abri , notre seule ressource fut de rester
assis ou couchés par terre , ne respirant
que du sable et aveuglés par lui.
Le soir, nous nous entourâmes, à notre
ordinaire , de grands feux'j m a is le vent
n’ayant point diminué , le bois fut s i vite
consumé que nous fumes contraints de nous
#n passer pendant les trois quarts dé la.nuit.
Cependant, nous avions tout à craindre des
bêtes’ féroces, et nous en avions apperçu
dans notre marche beaucoup de traces.
Vainement même eussions-nous tente de
les écarter par le bruit de nos fusillades;
le mugissement du vent étoit si considérable
qu’il les eût étouffées et rendues inutiles.
Cette nuit se passa dans ces agitations
et ces transes. Nous attendions avec impatience
le retour du soleil ; mais fbin que
sa présence rétablit le calme dans l ’atmosphère
, la violence des Vents ne fit que s’accroître
encore et redoubler ’ de fureur , à
mesure qu’il s’élèvoit sur l ’horison , et
quoiqu’il n’y eut dans 1 air auctin nuage ,
cependant il étoit obscurci'par des tourbillons
de sable q u i, pressés les uns par
les autres et passant au-dessus de nos te-
te s , obscurcissoient l ’atmosphere.
Ce que nous éprouvions n etoit nm n ora
g e , ni une tempête , ni un ouragan ; c etbit
un vrai et épouvantable typhon. Paterson,
qui en a éprouvé un pareil au-delà de 1 Q-
range, dit qu’autour de lui dés arbres furent
déracinés. M n’y ayoit^bint darbiçâ