
suite , et les fusillojt par-tout où elle les
trouvoit. Si elle croyoit avoir à se plaindre
de quelque horde , elle la traitoit com-
We les Boschjesman. Aussi étoit-elle redoutée
à la ronde. * Éÿ - | ■
En ce moment , cette fille habitoit la
hutte solitaire du vallon ', et gardoit les
moutons et les boeufs de son p è re , ayant
pour tout meuble une natte et un fusil.
Je la reconnus sans péine. Pour m o i, qui
me montrois à elle alprs avec une barbe
de quatorze mois, elle eût plus de difficulté
de me reconnoître au premier abord.
Je la quittai après avoir passé quelques
momens dans sa hutte , et regagnai l ’habitation
du père , où je fus reçu avec toutes
les démonstrations dé l ’amitié. Voyant
sur mon visage pâle et défait que je sor-
tois d’une maladie , ils m’offrirent obligeamment
de passer quelque" tems chez
eux. J’acceptai avec d’autant plus de plaisir
que depuis ma convalescence je m’étois
mis au régime du lait pour toute nourriture
, et que mes vaches étant tarries pour
ïa plus part, m’en donnaient pgp.
Ce.fut pour la première fois que je re-
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■vis dû pain ; il y avoit- uii an, lors de mon
séjour dans cette même famille, que~ je
n’en avois goûtée je trempai avec délice
celui qu’on me donna , dans rm lait aussi
frais qu’il etoit p u r , et ce repas simple et
frugal me parut exqûis.
Klaas Baster avoit été fort bien reçu de
sa famille et même de sa ^belle-mère'. 6Cét
accueil lui fit plaisir , en ce qu’il lui don-
noit lieu d’èspérer que la réConciliatioii
que jè lui avois ménagéedureroit encore
après mon éloignement.
Tout contribuoit, dans ce retour, à effacer
le souvenir de meé fatigues ët les contrariétés
auxquelles j ’avois* si souvent été
expose. La verdure et les fleurs coùvroient
* ces champs autrefois inanimés et stériles j
mes regards reposoient avec douceur sur
cette terre ravivée ; et féconde. A jamais
rassuré pour mes troupeaux , quelqùe route
que je choisisffee , je résolus dé changer la
mienne , et de prendre , pour me rendre
au Cap , un autre chemin que celui que
j ’avois pris pour en venir.
Outre le plaisir de parcourir et de con-
noître un- pays nouveau, j ’aVois encore