
pression trop vive , qu’au premier aspect n
me seroit impossible de »dissimuler , on me
pria de contenir ma surprise et de ne point
l ’alarrner en pure perte.
J’entrai dans sa chambre, en affectant
une joie qui certes étoit bien loin de mon
n coeur-. Je feignis même de ne regarder sa
maladie qüe comme une incommodité fort
légère ; et après lui en avoir dit quelques
mots , sur lesquels je n’attendis pas même
sa réponse, je parlai du superbe taureau
que j ’avois troqué pour lui dans mon voyag
e , et que mes gens avoient dû lui offrir
de ma part.*
Il parut peu sensible à Ce présent que
j'apportois de si lo in , tant ses douleurs
l ’avoient déjà détaché de la terre et de
toute affection mondaine. Il parloit de sa
l in , bien prochaine à la vérité. La dissen-
terie au Cap est une maladie funeste à tous
les âges, à tous les tempérament ; mais .elle
est mortelle aux vieillards , et je ne m’ap-
percevois que trop que mon meilleur ami
alloit périr.
Swanepoel, en revenant du Cap, m’ap-
portoit des nouvelles de mes amis et des
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lettres d’Europe j entre autres, une de nion
respectable ami Boers, qui m’annoncoit
son arrivée en Europe , après la traversée
la plus heureuse. Non content' de m’avoir
été aussi utile pendant son séjour au Cap,
il m’apprenoit qu’il' m’avoit de nouveau
recommandé à tous ses amis, et plus particulièrement
au nouveau' fiscal Serrurier,
dont le zèle et l ’amitié ne se sont jamais
démentis à mon égard, pendant mon séjour
en Afrique. Toutes les personnes de
ma connoissance m’invitoient à revenir au
plutôt à la ville» M. et Me. Gordon surtout
m’écrivoifent sur cela les choses les
plus amicales : ils exigeoient qu’à mon arrivée
j ’acceptasse un logement chez eux.
Parmi nies lettres, il y en avoit plusieurs
de ma. famille et de mes amis de France 5
mais il s’en trou voit une ; d’Amsterdam ,
qui bouleversa tous mes projets et tous leç
arrangemens que je méditois déjà pour un
troisième voyage dans les déserts d’Afrique.
- Celle-ci étoit de Temminck. Il me donnoit
avis que bientôt il sortiroit des ports de Hollande
un navire de la Compagnie , qui alloit
à Madagascar pour la traite des Né"
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