
tous les soins qu’elle mettoit à orner et développer
Ses appas , dont la vue me rendoit
de jour en jour plus circonspect et plus sage.
A peine cette troupe ëtoit-elle partie qu’il
én survint, une autre , composée de trente-
six personnes, tant hommes que femmes.
Ceux-ci- étoient de ces Hottentots qui habitent
sur la lisière des Colonies , et qui
achetant j de la seconde ou troisième main,
tîèrtaines denrées chez les Colons , vont
ensuite chez les autres Sauvages de l’inté-
rieursdes terres, les troquer pour des bestiau
x, qu’ils reviennent vendre aux premiers.
II y a aussi des Blancs qui se livrent
à ce genre de spéculation et de commerce-;
mais ils n’y mettent pas ; ^ beaucoup près,
la même bonne foi que les Sauvages dont
je parle.
La troupe arrivoit des contrées de l ’est,
où elle avoit acheté une soixantaine de bêtes
à cornes. L à , ayant entendu parler de
m o i, elle avoit cherché à me joindre, et
venoit me demander la permission de s’unir
à ma caravane pour regagner ses habitations.
Je consentis à sa demande, en
la prétenant néanmoins que je n’étois enb
w A f x i q u e.
core déterminé , ni sur le jour de mon départ
ni sur la route que je tiendrois.
Pour ce qui regardoit les moyens de subsistance
, je promis de partager avec elle
les produits de ma chasse, tant que le gibier
ne me manqueroit pas ; mais j’annonçai
nue du moment où la nécessité m’o-
bligeroit de recourir à mon troupeau pour
nourrir mes gens, je ne me chargerais plus
de sa nourriture et lui laisser ois le soin de
se pourvoir comme elle pourrait.
Enfin , je déclarai que je ne fournirois
point de tabac; cette denrée, si importante
pour des Sauvages , cormnençoit à
me manquer. Quant à mon eau-de-vie ,
quoique j’en eusse encore une petite provision
à mon départ , elle s’étoit trouvée
considérablement diminuée à mon retour.
Je n’avois pu m’empêcher d’en témoigner
tout mon mécontentement à SwanepoSl lui-
même , que je soupçonnois de s’être laissé
tenter.
Les trafiqueurs me remercièrent beaucoup
du service, que je leur rendois et de ce que
je voùlois faire pour eux. Quant aux conditions
que je me voyois forcé de leur irn-
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