vins sur mes pas: mes vètemens étaient complètement
teints on rouge par i’oxide de fer dont les
paremcns de I aqueduc sont recouverts. Je remontai
sur le rocher pour y reconnaître les
soupiraux que j avais vus du bas : j’en trouvai
quatorze à partir du réservoir, dans un espace
de 150 mètres [462 pieds], formant une ligne
courbe dirigée au sud 30° ouest ; ils sont plus
ou moins profonds suivant le niveau de la montagne.
J ’en mesurai un de 12 mètres [3 8 pieds ]
de profondeur; l’ouverture en est rectangulaire,
de l m,45 sur 0m,45, parfaitement taillée dans
le roc et d’équerre, avec des entailles qu’on
creusa de chaque côté pour donner aux ouvriers
la facilité de descendre. Sur la montagne
on remarque beaucoup de fragmens de
poterie épars, qui annoncent l’emplacement de
quelques anciennes fabriques. Deux aqueducs
( marqués d et g sur le plan ) ont chacun deux
soupiraux ; les autres n’en ont pas de visibles.
Les dix aqueducs se trouvent à peu de distance
l’un de l’autre , et occupent un espace
tl un quart de lieue ; ils versent leurs eaux dans
un grand bassin d’où les habitans la font écouler
pour arroser leurs terres : à cet effet , ceux-ci
ouvrent de petits canaux entre lesquels les eaux
sont partagées dans une juste proportion : on les
dirige par des rigoles distinctes jusqu au lieu de
leur destination. Les sources sont très-abondantes,
et la plupart ferrugineuses. Ces aqueducs
sont les travaux les plus remarquables des anciens
dans la petite oasis; ils prouvent la constance
laborieuse de ces hommes, et ils montrent
quels efforts les habitans ont faits autrefois pour
se procurer l’eau nécessaire aux besoins de I agriculture
et aux usages domestiques.
De retour à Z abou, je vis le c h e y k h Ibrâhym,
à qui je fis part des difficultés que j’avais éprouvées
le ma tin, de la part des habitans d’el-
Mendych : il me dit que c’était par jalousie, et
qu’ils auraient désiré, dans l’espoir d’obtenir des
présens, que nous demeurassions chez eux.
Le 9 , on me parla beaucoup d’une petite
source d’eau thermale située à quelque distance,
et où les habitans allaient prendre des bains ;
nous nous y rendîmes. Elle est située à cinq
quarts de lieue au nord-ouest de Zabou, dans
la vallée qui conduit à l’autre partie de l’oasis :
c’est un trou de 6 mètres de circonférence et
d’un mètre de profondeur, au milieu de buissons
épais, de rejetons de dattiers , de tamarix
et de saules. La situation de ce lieu, nommé