
 
        
         
		s élèvent  en talus,  et  sont  comme  flanqués  de  
 hautes  tours,  rondes  et  carrées,  saillantes  les  
 unes  sur  les  autres;  le  tout  semble  ne  former  
 qu’une  seule  et  même  construction.  Ces  murs  
 peuvent  ayoir  de  quarante  à  soixante  pieds  
 d élévation ,  et  rendent  cette  position  susceptible  
 d’une  forte  résistance.  Les  maisons  ont  à  
 Syouah  trois,  quatre  et  cinq  étages.  Dans  son  
 ensemble,  la  forme  de  la  ville  est  à-peu-près  
 carrée ;  sa  circonférence  a  380 mètres  :  douze  
 ou  quinze  portes  y  sont  pratiquées.  Les  murs  
 extérieurs  sont  percés  d’un  grand  nombre  de  
 trous de  quatorze pouces  en carré  environ,  faisant  
 fonction de fenêtres, et donnant du jour dans  
 les appartemens voisins. On a employé dans  ces  
 fortifications,  comme matériaux,  beaucoup  de  
 gros  fragmens  de  sel.  L’intérieur  présente  des  
 rues montueuses et rapides, la plupart semblables  
 à des escaliers; elles sont tortueuses, couvertes et  
 obscures  : on  y  est tellement dans  les ténèbres,  
 que  souvent,  pour  s’y  conduire  en  plein  jour,  
 oii  doit  s’aider des  mains  et  tenir les murailles,  
 ou bièn porter une lanterne;  aussi arrive-t-il que ,  
 même à midi,  les habitans  circulent  et vaquent  
 à  leurs  affaires  avec  une  lampe  à  la  main.  En  
 un  m o t,  la  construction de Syouah  est mie  des 
 plus  singulières et des plus bizarres  qui existent  
 au monde. 
 r  Les  rues  ont  assez  généralement  1 mètre  60  
 centimètres [5  pieds] de largeur sur 3 mèfres et  
 1/2 [ 10 pieds 9 pouces] de haut : plusieurs d’entre  
 elles  sont  si basses,  qu’il faut  se courber pour y  
 passer.  On  s’élève  des  maisons  inférieures  aux  
 supérieures, par ces chemins, qui  sont couverts  
 de  chambres.  La  pointe  du  rocher  qui  domine  
 au centre  de  la ville,  rappelle  la sommité de  la  
 spirale d’un limaçon. Les appartemens intérieurs  
 reçoivent  la lumière par  de petits  jours ou soupiraux 
 pratiqués  dans  la partie  haute. 
 Souvent  lorsqu’un  père marie  ses  enfans,  il  
 construit  pour  eux  des  appartemens  au-dessus  
 du  sien f  de  cette manière,  la  ville  s’élève tous  
 les  jours  davantage. 
 II y a trois puits  dans l’intérieur,  entièrement  
 creusés  dans  le  r o c ,   un  d’eau  douce  et  deux  
 d’eau  saumâtre;  le  premier  donne  de- l’eau  en  
 abondance.  La mosquée est dans la  partie  nord  
 de  la ville* elle  est bâtie  en pierres informes,  et  
 soutenue  par  beaucoup  de  pièces  de  bois  de  
 dattier  employées  dans  cette  construction.  La  
 difficulté  qu’on  a  à  extraire  des  pierres  de  la  
 montagne faute d’outils,  a  fait employer  comme