pa^&ssez les pratiques de la religion *. L ’animo-
sité qui en résulte va quelquefois au point quë
les uns et les autres en viennent aux mains. Insulter
un individu, c est insulter le village entier;
tous prennent parti pour lui : alors un cheykh
frappe sur le tambour; c’est l’annonce des hostilités.
On se porte sur une plaine déserte, au
sud de la ville. L ’usage veut que les femmes
soient présentes, qu elles excitent l’ardeur de
leurs maris, de leurs fils ou de leurs frères, et
quelles s exposent elles-mêmes. Les combattans
s enivrent à moitié de vin de dattes et d’eau-
d®"vic , et s animent en sautant : ils sont tous
armes de longs fusils. Les femmes se tiennent
deiriere les hommes, chargées de sacs de pierres,
pour en lancer aux ennemis, et à ceux mêmes
de leur parti qui chercheraient à fuir avant la
fin du combat. Au signal du tambour, les deux
partis avancent en courant l’un sur l’autre, par
petits pelotons et successivement ; ils n’ajus*
tent pas et ne placent pas le fusil sur l’épaule ;
ils tirent à bout portant et à bras tendus ; après
quoi ils se retirent à l’écart. L’usage ne permet
à chacun de tirer qu’un seul coup de fusil :
Ceux-cr vont quelquefois à A lex an d r ie e t ils sont moins
sauvages que ies premiers.
cela fait, quel que soit le nombre des morts ou
des blessés, le combat cesse. Alors le cheykh
qui préside frappe de nouveau sur le tambour :
c’est le signal du rapprochement, et l’on voit
aussitôt les partis se réunir et s’embrasser. Cette
coutume étrange semble avoir été imaginée pour
entretenir l’humeur guerrière de ces hommes,
et développer les habitudes belliqueuses, nécessaires
dans leur position isolée ; et en effet le
cheykh Aiy, à qui j’exprimais mon étonnement
au sujet de ce singulier usage, me répondit que
ces petites guerres faisaient leur sûreté, parce
qu’elles leur apprenaient à braver les Bédouins,
et à mépriser la mort pour conserver leur indépendance.
La loi fixe le prix des dattes suivant les années
et les qualités. Une caravane ne peut pas acheter
à un seul propriétaire ; le nombre des chameaux
limite la vente et les charges de dattes qui doivent
être fournies partiellement par tous les propriétaires
de l’oasis, chacun à son tour.
Les femmes n’ont point coutume de sè livrer
au plaisir de la danse, comme on le voit en
Egypte : c’est un témoignage de plus de la
jalousie des habitans de Syouah.’ Les hommes
dansent entre eux une espèce de sauteuse ( qui