matériaux tout ce qui s’est trouvé à portée, soit
les restes d’anciens monumens, soit des masses
de sel. Le muriate de soude est commun dans
ies montagnes environnantes; quelquefois il est
transparent ; j’en ai vu des fragmens cubiques de
cette espèce : lorsqu’il se trouve adhérent au calcaire,
aux parties terreuses et sablonneuses, ii
s’agïutine et devient tenace. Toutefois il ne faut
pas qu’une construction faite avec cette matière
soit exposée à la pluie : aussi a-t-o n soin de
recouvrir les murailles d’une terre gypseuse.
Lorsque des parties se dégradent, on voit ies
paremens des murs ainsi formés se creuser par
la pluie ; alors on ies recouvre d’un nouvel
enduit. •»
A l’ouest et près du grand bâtiment de
Syouah, est construite une autre partie dej ia
ville, sur ïe penchant et à i’est de Gebeï ei-
KoufFar ou la montagne des Païens, Ce lieu
qu’on appelle Beled el-Kouffar, et qu’on pourrait
nommer la ville du Célibat, est à-peu-près
du même genre de construction que ïa ville.
A ia montagne sont adossées beaucoup de
maisons éparses: Les gens de Syouah trouvent
quelles ne cachent qu’imparfaitement leurs malheureuses
femmes aux habitans de Beled ei-
Koufîar , la résidence exclusive des veufs et des
jeunes gens, que l’atroce jalousie des habitans
y a relégués. Gebeï èi-Kouffar, par sa forme
conique, par la nature de ïa pierre et par ses
grottes sépulcrales, m’a paru semblable au
rocher d’eï-Moutâ, quoiqu’il rte m ait pas été
permis d’y monter ; mais je fai vu d assez près
pour reconnaître cette particularité .
Au nord de Syouah, à quelques milles dans
ia chaîne de montagnes , sont d’autres catacombes
, ouvrage des anciens habitans. Le village
de Gharmy [ou Agharmy] est à uïi quart de
lieue de ia ville à l ’est, dans une belle position,
sur un rocher élevé et entouré de palmiers ; ce
qui rend singulièrement pittoresque l’aspect de
ce village. II serait facile à défendre. Sa proximité
des ruines d’Omm-Beydàh, qu’il domine, fait
supposer que ce lieu a pu être 1 emplacement
d’une citadelle chez les'anciens, et qu’il servait
à protéger le temple et les environs. C’est aussi
l’opinion de M. Drovetti. r
Le village d’ei - Menchyeh,»formé d’habita-
* Je n’ai pu également entrer dans l’intérieur de ia ville ;
c’est ^par les rapports de tnes'domestique^ arabes et des gens
de Syouab, que fa i eu le moyen d’apprendre les détails qui
précèdent. M. Drovetti est parvenu à y pénétrer. Voyez le Voyage
à l’oasiS de Syouah, &c.