en faisant grand bruit , demander mon domestique.
La querelle était engagée à l’occasion d’un
mouton que l’Arabe lui avait vendu ; celui-ci prétendait
rie lui avoir pas vendu la peau; comme
cet homme faisait un bénéfice sur les peaux de
mouton, il voulait la garder absolument. Les habitans
du Qasr trouvèrent ceux d’el-Bâoueyt bien
téméraires de venir en armes chez eux ; iis défendirent
mes domestiques, et je vins à bout de faire
rendre la peau. Mais un autre sujet de querelle
plus sérieux prit la place du premier : il existait
une grande jalousie entre les deux villages, à
mon occasion ; il y eut quelques coups de bâton
donnés et reçus de part et d’autre; mais, grâce
à la patience et à f habileté de mon interprète, la
paix succéda bientôt à cette petite guerre.
Les habitans de la petite oasis diffèrent peu des
Arabes des bords du Nil ; leur nourriture est la
même. Le lait est très-rare chez eux : iis se dédommagent
de cette privation avec les dattes.
Leur caractère est enclin à la méchanceté : iis
sont ignorans , superstitieux et fanatiques à
l’excès, comme les autres Arabes; ils se vêtent
de za’bout ou étoffe de ïaine, ou d’une chemise
bieue et d’un milâyeh. Les mmes portent aus
des chemises de Toile bieue, et se couvrent
également avec des milâyehs.O Lorsqu’elles sont
mariées, elles portent dans leurs cheveux de
longues pièces de cuir rouge ou de soie, avec
des touffes qui leur descendent sur le bas du
dos*. Les femmes sont soumises, comme en
Égypte , a la pratique de l’excision,
Toute l’industrie des habitans consiste dans
l’entretien de leurs terres et de leurs dattiers,
dont ils prennent un grand soin; ils couvrent le
pied de ceux-ci avec des herbes sèches qu’ils
amassent, et qui forment un engrais : leurs
dattiers sont généralement peu élevés et gros.
Ils ont pour tout meuble de ménage quelques
vases grossiers en terre. J ’observai l’opération
longue et pénible à laquelle iis se livrent pour
nettoyer le riz. Dans les rues et sur la place d’el-
Mendych, il y a des trous creusés dans le rocher
en forme de mortiers; les femmes, assises à
terre, écrasent et détachent la pellicule du riz
avec un pilon; puis d’autres le vannent avec
des plateaux. Le premier travail détache les
grappes; on en forme de gros tas sur lesquels
on fait marcher pendant quelque temps des
boeufs et des buffles; on en fait autant du froment.
Les habitans du Qasr et d’el-Bâoueyt sont
* J’ai figure une de ces touffes, planche LVII, fig. 10.