CHAPITRE XXI.
1821. —• Dâr-Sokkot. — Amâra. — Ouâdy el-Hamyd, sa position.
— Variations brusques de la température. — Ile de Sâys.__
Neloua, Doch ; antiquités. —■ Usages des Nubiens ; culturës. •__
Solib, sa position géographique. — Hippopotames. — Ruines
des Coptes. — Visite à un cheykh dans son fort; ses aven-
tures.
llïSStf 1 #■ ¿îg
J ’avais été satisfait jusqu’alors du guide que
j avais pris à Arguy ; il connaissait parfaitement
les lieux que nous venions de traverser: mais je
crus m apercevoir qu il n’était pas aussi familier
avec ceux que je devais ultérieurement parcourir.
Je le quittai avec d’autant moins de
régi e t, qu ii soutirait d une tumeur et de maux
de tète continuels : cependant je voulus essayer
de le faire guérir; mais il me dit que ses compatriotes
avaient des remèdes très-sûrs. II fit venir
un Arabe à qui il remit un rasoir : le malade resta
debout, tandis que fautre, agenouillé, lui donnait
, d’une main légère, de petits coups de rasoir
sur les jambes ; cette saignée était toutefois assez
douloureuse. Il se fit ensuite percer le haut du
nez, et il y introduisit une ficelle qu’il faisait
aller et venir assez souvent; moyen qui ne me
parut guère propre à produire le résultat qu’on
en attendait : il me dit que si ces remèdes n’opéraient
pas, il aurait recours à la brûlure à l’aide du
fer rouge. De tels expédiens étàient, à mon sens,
pires que le mal.
Le 2 6 décembre, vers midi, jetais parvenu
à me procurer un nouveau guide. Nous faisions
aller au pas nos montures, pour ne pas nous
éloigner des chameaux de charge. Le chemin
était agréable et uni. Vers le sud-ouest, nous
apercevions une grosse montagne nommée Kar-
bata/ir, à une lieue de Dâl : sur son sommet
élevé est une ruine en terre, connue des habitans
sous le nom àekenysseh [église] ; c’est celui qu’ils
donnent à toutes les ruines chrétiennes; ils les
connaissent d’après d’anciennes traditions.- Les
terres qui bordent la rive droite du fleuve sont
cultivées : les dattiers y.sont en plus grand nombre
que sur la route que nous suivions ; car généralement
la partie orientale du fleuve est plus
riche que la partie occidentale. On trouve encore
là de petits rochers épars sur le Nil. Nous rencontrâmes
des rochers de granit élevés, présentant
des parties arrondies et parfaitement semblables
à ceux que l’on remarque à Asouân :