de quelques petites salles ; les murailles sont
peu élevées au-dessus de la terre : elles ne portent
point de sculptures. De ce côté est un bas-
fond occupé par un étang.
Lorsque je m’approchai pour observer les
ruines dont j’ai parlé en dernier lieu, mes guides
accoururent pour me retenir, dans la crainte
que je n’allasse plus loin. Je conclus alors que
la miraculeuse fontaine devait être dans le voisinage
de cet endroit.
Après avoir mesuré et observé l’édifice, je
me mis en devoir d’en dessiner une vue; les
gens de Syouah qui m’accompagnaient s’approchèrent
aussitôt de moi pour regarder ce que je
faisais sur mon papier; tant qu’ils virent que je
n y traçais que des pierres, sans y marquer
deau ni de dattiers, iis me laissèrent achever
mon dessin. Pendant ce temps, Ismayl les
amqsait en jouant avec un mince fragment de
gomme élastique. Ils ne pouvaient comprendre
comment un corps si petit pouvait tout d’un
coup saionger autant, ni comment cette matière
pouvait enlever l’écriture de dessus le
papier.
La nature plus que la main de l’homme a
avancé la destruction du temple d’Omm-Beydah*
La pierre, comme je fai dit, est un calcaire co-
quiilier, souvent pénétré de sel ; par l’humidité
elle devient friable; les pluies , les vents du
nord, le contact des eaux salées, sont aussi des
causes puissantes et actives qui minent de plus
en plus les antiquités de Syouah : enfin elles
sont encore exposées aux tremblemens de terre.
En 1811, me dirent les habitans, ils ressentirent
une violente secousse qui fit écrouler une partie
du temple,
Mes guides, qui ne partageaient point le plaisir
que j’avais a parcourir ces débris, me tourmentaient
pour partir. Comme c’était la première -
et probablement la dernière fois que je voyais
ces ruines célèbres, je ne pouvais m en détacher
sans regret ; j’aurais désiré les interroger longtemps
, j’aurais voulu retourner chaque pierre,
. marcher dans les souterrains de F oracle, suivre
jusqu’au bout les détours obscurs où s’accomplissaient
jadis les mystères d’une fraude pieuse,
reconnaître enfin les vestiges d Alexandre , et
les pas du grand-prêtre qui le salua fils de Ju piter.
Ma curiosité croissait à mesure quelle
était satisfaite ; en un mot, j’aurais donné tout
ce que je possédais pour séjourner huit jours
de plus et faire en ce lieu quelque découverte