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 baromètre ,  au  bas  de  la  montagne ,  marquait  
 à  dix  heures  748mm,35;  le  thermomètre  du  
 baromètre,  28°,6 ; le thermomètre  libre,  28,5 :  
 au  spmmet  de  la  montagne,  à  onze  heures,  
 le  baromètre  marquait  729mm,60;  le  thermomètre  
 du  baromètre ,  2 8°, 7 ;  le  thermomètre  
 libre, 28°,3. D’où Ton peut conclure que la montagne  
 qui forme le grand vallon du Khargeh, est,  
 dans cette partie, élevée de 226 mètres [697 pieds  
 environ]  au-dessus  du  niveau  de la vallée.  La  
 superficie  de  ce  désert  nous  montrait  souvent  
 le sol onduleux, sillonné ,  toujours dans la direction  
 nord  et  sud*;  ce  phénomène  singulier,  se  
 reproduisait si constamment,  qu’au besoin il eût  
 pu  nous servir  de boussole. 
 J ’observai dans plusieurs parties de  ce désert  
 le calcaire en formations mamelonnées,  souvent  
 en  parties  isolées  et  parfaitement  rondes,  d’un  
 diamètre  de  15  à .30  centimètres.  Ces  formes  
 étonnent beaucoup les Arabes ;  diverses fois,  ils  
 m’avaient  parlé, de  ces  boules,  en  me  disant  
 qu’ils trouvaient,  dans les déserts,  des pastèques  
 en pierre.  Notre vue étoit bornée par une  quantité  
 de petites montagnes. Le soir nos chameaux 
 *  Voyez  ci-dessus  pages  217  et  227. 
 étaient  singulièrement fatigués de  marcher dans  
 les  sables.  Après  avoir  cheminé  douze  heures,  
 nous  dressâmes nos tentes  dans  1 endroit  qu on 
 nomme  Chegueg el-Raml. 
 Le  6,  nous  fîmes  route  sur  une  plaine  inégale  
 ,  coupée  par-tout  de  petits  rochers  et  de  
 monticules  épars.  Le  sol  était  calcaire  comme  
 celui  sur  lequel  nous  avions  marche  les  journées  
 précédentes.  Nous  trouvâmes  sur la  route  
 huit  chameaux morts,  qui  avaient  appartenu  à  
 une  caravane  venue  depuis  peu  de  Chendy  
 par  les  oasis;  l’air  en  était  infecté.  Toute  cette  
 route  déserte  du  Khargeh  à  Syout  se  trouve  
 aujourd’hui  tracée  par  des  ossemens  de  chameaux, 
   qui  dessinent  la  direction  suivie par  la  
 o-rande  caravane  du  Dârfour.  Après  environ O  ^  % 
 treize heures de marche, épuisés de fatigue , nous  
 campâmes  dans  cette  plaine,  qui porte  en  cet  
 endroit  le  nom  de  Gart  el-Faras;  nous  avions  
 encore  un  jour  de  marche  à  faire  pour  arriver  
 au Nil. 
 Le 7, nous trouvâmes la route  absolument la  
 même que les  jours précédens. On remarque sur  
 ces  vastes  plaines  une  différence  très-sensible  
 dans  le  niveau  du sol ;  il  est  plus  élevé  dans  le  
 sud  et  dans  l’ouest.  Je  trouvai  dans  ce  désert