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 le  grès  et  le-granit,  qui  se montraient dans  les  
 parties  les  plus  basses  de  la  vallée ;  une  lieue  
 plus loin  nous  passâmes  à Ouâdy-Fellâhyn :  là  
 je vis des débris  de  colonnes épars  sur la  terre ;  
 une  seule  était  encore  sur pied. A un  quart  de  
 lieue  plus  au  sud,  je  vis,  sur  le  sommet  d’un  
 rocher, un portique où l’on remarque des figures  
 emblématiques d’Isis : je  reconnus alors  les  antiquités  
 de Kardâseh,  et je les visitai  de nouveau.  
 Là  position de  ce  lieu  est  par  environ  23°  44'  
 de  latitude  nord ,  et  par  environ  30°  34'  de  
 longitude e s t,  déterminée par  les  triangles.  En  
 continuant notre ro u te,  nous vîmes  des  rochers  
 élevés et souvent escarpés qui dominent le fleuve.  
 Nous  passâmes  sous  dés  dattiers  auprès  de  
 quelques  maisons  éparses ;  ce  lieu  se  nomme  
 Andau.  A  onze heures,  nous  nous  dirigeâmes  
 dans les montagnes |  on y gravit difficilement, et  
 l’on  suit de très  mauvais chemins, qui vont tournoyant  
 sur  le sommet de  la chaîne  :  cette  route  
 fatigua beaucoup  nos  chameaux. Le commencement  
 de ce  passage est de  grès ;  à la descente,  
 reparaît le  granit,  recouvert parfois de  couches  
 de grès. Le chemin est resserré  entre ces masses  
 granitiques,  qui  rendent  la  descente  pénible. 
 A  droite,  je  vis  un  tableau  gravé  sur  le  rocher  
 ;  il présentait cinq  lignes  d’hiéroglyphes  en  
 partie  effacées. Après  deux  heures  et  demie  de  
 marche dans ces lieux  difficiles, nous arrivâmes  
 au  bord  du  N il,  à  eI-Q,alâbcheh  ,  village  qui  
 se  compose  de  quelques  petites  maisons  construites  
 pour la  plupart  en  fragmens  de  pierre  
 informes détachés de Iamontagne, comme le sont  
 généralement  les  habitations  dans  toute  cette  
 partie  delà Nubie,  sur-tout jusqu’à D err. Après  
 sept  heures  de  marche ,  nous  campâmes  tout  
 près du  grand temple  de Qaïâbcheh ;  je revis Ce  
 beau monument avec un nouveau  plaisir. Ayant  
 quelques heures  disponibles, j en  profitai  pour  
 Copier  des  inscriptions  :  elles  avaient  déjà  été  
 i ecuçilhes ;  mais  ma  copie  ofïre  des  variantes  
 qui en  éclaircissent  le  sens. Tout  le  sol  de d a -  
 labcheh  est de gres, comme à Debout. J ’y  trouvai  
 les  habitans  devenus  bien  plus  traitables :  
 ils  témoignent  beaucoup  d’égards  aujourd’hui  
 aux  Européens,  qu’ils  ont  appris  à  connaître.  
 Ces  hommes  passent  pour  être  plus  méchans  
 qu ailleurs ;  aussi  plusieurs  fois,  avec  les  voyageurs  
 anglais sur-tout,  ont-ils  eu des  affaires  sérieuses. 
  Mohammed-AIy pacha est parvenu à les  
 mettre  à la  raison et à  les dompter entièrement. 
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