16 mètres [ 49 pieds ] de longueur, sur un diamètre
de 10 pouces. Ces arbres, si l’on peut
les appeler ainsi, sont aujourd’hui couchés sur
ie sol, et brisés en plusieurs morceaux; mais
tous à leur place, de manière à laisser reconnaître
leur longueur primitive. Quelques-uns de ces
morceaux, en partie enfoncés dans le sable perpendiculairement
, et en partie saillans au-dehors,
présentent une telle apparence, que F on serait
tenté de croire au premier abord que ce sont
des arbres encore sur pied ; et plusieurs voyageurs
s’y sont en effet mépris : ce sont les Arabes
eux-mêmes qui ies relèvent ainsi en forme de jalons,
pour indiquer le chemin. A cinq heures,
nous trouvâmes quelques herbes épineuses pour
nos chameaux : nous continuâmes notre route
sur cette piaine, et nous y campâmes après onze
heures de marche. Cette partie intéressante du
désert est appelée Ras el Baqar.
On se mit en marche le 30 à six heures trois
quarts, en suivant toujours de nord quelques
degrés ouest. Après trois lieues, nous trouvâmes
encore beaucoup de bois pétrifiés; ifs avaient
fapparence de troncs de sycomores, d’un très-
fort diamètre. J ’ai remarqué une de ces pièces
de bois qui avait 3 mètres et demi de circonférence
[ 11 pieds environ ], sur 5 métrés de longueur
[ 15 pieds et demi ]; elle était creuse, et
renfermait à Fintérieur un amas de brèches et de
concrétions quartzeuses, en mamelons imprégnés
d’oxide de fer. Depuis la veille au soir, le sol
nous montrait, en divers endroits, des breches
, semblables. A midi trois quarts, après six heures
de marche, nous arrivâmes à el Ayn-Ouara [ ïa
Fontaine d’en-bas], vallée dans un bas-fond, située
à peu de distance d’une chaîne de montagnes
qui s’étend de Test à Fouest : cette chaîne, me
dit-on, continue dans ia même direction et passe
à Syouah. La vallée est couverte de joncs et
d’herbages, de quelques arbrisseaux et de palmiers
, dans une étendue de trois lieues de long
sur une lieue de large; au centre est un petit
lac d’eau salée ou marais dans lequel croissent
beaucoup de joncs. Nous regardâmes de très-
loin ce lieu avec une longue-vue ; nous n avancions
qu’avec précaution, craignant d y rencontrer
des Arabes Ghazy ou Bédouins voleurs,
qui se cachent souvent dans cet endroit pour
y attendre les caravanes. Nous n’y trouvâmes
heureusement que des Arabes de Terraneh :
ces hommes viennent ici passer deux mois, afin
de ramasser les joncs, qui sont de la meilleure