quelques rochers. Du côté de l’occident, les
montagnes ont leurs sommets couverts de sables.
Au sud, la végétation' se présente sous un aspect
« n peu plus agréable ; on y découvre des dattiers
épars : mais au-dessus de cette lisière de verdure
s’élève un désert affreux et brûlant ; il domine
la vallée de manière à faire craindre, en quelque
sorte, l’inondation d’une mer de sables.
Vers le soir, nous nous hâtâmes de rejoindre
le Nil, où nous nous abandonnâmes encore à
notre petit radeau ; il était nuit quand nous
regagnâmes les tentes. Notre interprète avait
fait préparer le repas avec une chèvre, obtenue
des habitans de Semneh, en échange d’un
peu de dourah; car ces habitans ne voulaient
pas encore accepter en paiement les piastres
^ Egypte ; nous ne pouvions nous procurer
quelque nourriture qu’en leur donnant des
piastres d’Espagne, ou des verroteries servant
de colliers aux femmes, ou bien des rasoirs.
J ’ordonnai les préparatifs du départ pour le lendemain.
Semneh présente généralement des roches
amphiboliques et feld-spathiques, c’est-à-dire, de
l’amphibole noir avec feld-spath blanc veiné,
des schistes durs micacés, et peu de granit. Aux
environs, deâ montagnes de grès reposent
sur des roches primitives * et se dirigent vers
le fleuve. Apparemment, le cours des eaux, une
fois bien établi, n’a plus permis au grès de
se fixer; ce qui fait que toutes les cataractes
sont de roche primitive, tandis quà droite et à
gauche le sol est constamment du gres posant
sur le granit. I
Le 23, à sept heures et demie, nous quittâmes
Semneh: je remarquai plusieurs ruines de
bâtimens jadis habités par des chrétiens; ils
sont tous construits en terre. A une demi-
lieue de Semneh, est l’île de Semne-narti, où
l’on trouve beaucoup d’herbages et un peu de
coton ; cette île dépend de Semneh : l à , des rochers
viennent encore obstruer le Nil ; quelques
doums sont dispersés sur la route. A une lieue
de cette île, on en rencontre une autre nommée
Misker, qui est assez fertile sur le rivage :
vers le sommet , existent quelques petites maisons
construites en terre et en pierres.
Ici le Nil a ses bords couverts de doums et
d’acacias, et présente un aspect plus agréable.
Le chemin passe entre des rochers élevés, et se
nomme l’A’qabah de Semneh; ce passage conduit
au désert et dans la montagne : les rochers sont