celle d’Omm-Beydah, quoiqu’elle dût être pro-
bablemènt le reste de la fameuse fontaine du
Soleil.
A Fentrée de la n u it, le cheykh Àiy vint
enfin m’apprendré la nouvelle si impatiemment
attendue; les habitans m’avaient permis d’alier le
lendemain à Omm-Beydah : mais il me dit que
lui, pour le bien qu’il me voulait, me conseillait
d’agir avec prudence, et de partir avec la caravane.
Telles étaient aussi mes intentions; je fis
donc faire les .préparatifs du départ, en même
temps que je me disposais à visiter ïes ruines.
Toute la nuit, je fus agité par le désir et l'impatience
de voir Omm-Beydah : jamais nuit ne
m’avait paru si longue.
Le 22 décembre, avant le jour, j’étais sur
pied ; j’éveillai tout mon monde, ensuite ceux
des habitans qui devaient choisir mes guides.
Je craignais de perdre une seule minute de
cette journée, ia dernière de mon séjour dans
l’oasis. M. Letorzec et Ismayl partirent avec
moi; nous étions montés sur des ânes; quatre
cheykhs de Syouah, montés de la même façon,
nous accompagnaient. Nous nous dirigeâmes
dans Fest, parcourant dès sentiers ombragés de
bois touffus ; sous les palmiers serpentent mille
petits ruisseaux. Après un quart d heure de
marche *, étant près du village de Gharmy ,
nous sortîmes de cette épaisse végétation, et
bientôt nous foulâmes aux pieds les débris du
temple qu’une forêt de dattiers environne de
toute part. Cette ruine, quoique peu étendue,
me parut extrêmement imposante par ses grandes
masses, construites selon le style égyptien .L e
souvenir du voyage d’Alexandre m en fit appio-
cher avec une sorte de respect réligieux. Mon
attention se porta sur les murs du . temple : je
cherchai s’ils offraient quelques vestiges de la
présence du héros macédonien; je n’y trouvai
aucune inscription, aucun mot écrit dans sa
langue ; tout y était muet ; son nom même était O 7 ** c •
ignoré des habitans et D condamné à Foubli le
plus profond.
L’état de destruction où se trouve le monument
, ne permet plus de juger de son étendue
précise, moins encore de sa distribution. Je
reconnus les restes très-apparens de deux enceintes
; elles sont de forme rectangulaire :
au centre elles contiennent les restes de 1 edi-
* C’est par erreur que, dans le Voyage à l'oasis de Syouah,
- n trouve une plus grande distance- entre Gharmy et Syouah.
** Voyez vol, I I , planche XLVIII