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 heureux hasard m’avait offertes.  Sans doute ce voyage  
 n avait ete pour moi  ni  sans  de  grandes  fatigues,  ni  
 sans quelques périls : mais enfin,  mettant à profit tous  
 mes  roomens,  et  seconde  par  mon  compagnon  de  
 voyage *, je parvins à recueillir de nombreux matériaux  
 qui,  } ose  lesperer,  ne  seront  pas  jugés  indignes de  
 fixer i attention.  Ce sont ces matériaux qui composent  
 l’ouvrage  que  je  publie.  II  est  une  suite  naturelle  
 aux documens qui déjà ont fait connaître les m on um ens  
 d antiquité dont les  restes subsistent  sur une  étendue  
 de  trois  cents  lieues  en remontant la vallée du  Nil,  
 jusqu’à  Ouâdy - Halfah.  C’est  de  là  que  j’ai  fixé  
 mon  point  de  départ;  c’est  de  là  que  continuant  à  
 explorer,  avec  tout le  zèle  dont  jetais  capable,  les  
 rives  du  Nil  et  'celles  du  fleuve Bleu,  j’ai  parcouru  
 un nouvel espace  de quatre cent cinquante  lieues. 
 Cent cinquante planches accompagnent la narration  
 de mon  voyagé :  elles comprennent  tout  ce  qui peut,  
 donner une idée exacte et détaillée des monumens que  
 j’ai  visités,  des  territoires  où ils existent;  différentes  
 vues  pittoresques,  des  représentations  d’armes,  de  
 meubles et d’objets de parure en usage chez les peuples  
 divers  de  ces  contrées;  quelques  sujets  appartenant  
 à  la  zoologie  et  à  ia  botanique ;  enfin ,  plusieurs  
 dessins d’antiquités ,  de  peintures,  de  bas - reliefs ,  
 recueillis  sur  des  monumens  d’Égypte.  Une  carte, 
 * M. Letorzec, qui calcula toutes nos observations astronomiques. 
 divisée  en  dix  feuilles 3  embrasse  les  pays  que  j’ai  
 parcourus, depuis Syène* jusqu’à la proximité du  10.*  
 degré nord;  les bases de cette  carte reposent  sur une  
 grande  quantité  d’observations  astronomiques.  Une  
 carte  générale renferme l ensemble de i Egypte,  de la  
 Nubie,  et  de f  Abyssinie jusqu’au  8.e degré. 
 Le texte  offre une simple relation  de mon voyage :  
 j’y ai  joint la  description  et  la  position  géographique  
 de  chaque  monument,  mesuré  avec  le  plus  grand  
 soin ;  le  résultat  des  observations  astronomiques  et  
 météorologiques  ;  des  détails  de  géographie,  de  
 botanique  et  de  minéralogie  ;  la  description  des  
 objets  d’art  et  d’histoire  naturelle ;  des  vocabulaires  
 de  différens idiomes;  une nomenclature  des lieux  en  
 arabe;  des renseignemens  relatifs  au  pays  de Dinka,  
 situé sur le fleuve Blanc, et aux nègres qui i’habitent;  
 des documens sur les moeurs et les usages des habitans;  
 dès listes chronologiques de leurs princes ;  le récit  de  
 l’expédition  d’Ismâyl  pacha  en  Nubie.  Je  me  suis  
 appliqué  à  établir  les  nombreux  rapprochemens  sur  
 l’identité qui  se  fait  remarquer  entre les usages  et le  
 costume des  indigènes  actuels,  et  ceux des  habitans  
 primitifs.  Enfin,  j’ai cru devoir entrer dans des détails  
 qu’on  appellera  peut-être  minutieux,  pour  ne  rien  
 omettre  de ce qui  pouvait contribuer à faire ressortir  
 la  physionomie  dè  ces contrées  célèbres. 
 *  La  géographie,  à partir  de  là  jusqu’à Ouâdy-Halfah,  n était  
 point encore assez  connue.