de granit avec feld-spath à grains fins, et friables
à leur superficie.. Le chemin, se resserrant de
plus en plus entre deux chaînes de rochers, devient
très-escarpé; puis il s’élargit en descendant.
Nous étions environnés de montagnes de
toute part. A dix heures trois quarts , nous
arrivâmes au fleuve, où nous trouvâmes quelques
cabanes habitées : ce lieu se nomme
Kindign-Kaio ou el-Hadjar-A’yn. A un quart dé
lieue, au nord-est, est l’île Galleh, qui n’est
qu un rocher élevé : on trouve sur son sommet
des ruines en te rre , qui paraissent être celles
d’une ancienne forteresse. L à , le Nil est très-
navigable; sa largeur peut être de trois cents
pas : les montagnes sont plus hautes dans ces
parages que dans les environs d’Ouâdy-Halfah.
Après un repos d’un quart d’heure, nous reprîmes
notre route dans les rochers, vers le sud-ouest.
L ’inégalité du soi rend le chemin très-pénible
pour les chameaux, et les éclats de pierre leur
coupent les pieds. A midi, nous revîmes le Nil,
e t nous continuâmes notre route sur la rive,
où I on remarque beaucoup de jeunes acacias et
des doums : la largeur du Nil est de quatre à cinq
cents pas. Un peu plus loin, nous trouvâmes
une ancienne forteresse turque abandonnée. On
chemine dans le sud-ouest, pendant trois lieues,
sans s’éloigner du fleuve. Après huit heures de
marche, nous vînmes camper à Tambouko, vers
les quatre heures ; on donne ce nom aux deux
rives du N il, ainsi qu’à une île contiguë, habitée
et cultivée. Le fleuve, en se retiran t, dépose
son limon dans tes cavités des rochers : quelquefois
ce limon s’attache au bord des îles. Les
habitans ont soin de pratiquer dans le fleuve de
petites chaussées , pour briser les courans ;
autrement le peu de terrain qu’ils cultivent
serait emporté par les eaux, lorsque le Nil se
retire. C’est de ces morceaux de terre que vivent
plusieurs familles, dans la Vallée des Pierres.
Le 24 janvier , nous partîmes à sept heures
et demie. Le Nil reprend son cours vers le
sud-ouest : notre route çotoyait le fleuve à un
quart et même à un demi-quart de lieue. L e sol
était couvert de monticules de g ran it, quelquefois
à beau feld-spath rose , mais généralement
blanc, quelquefois à gros grains de quartz et
feld-spath blanc, mêlés de grandes paillettes de
mica blanc nacré. A une demi-lieue de là est
Tournouki et quelques cabanes habitées sur les
deux rives. Le chemin estmontueux et passe entre
les rochers : en descendant, on découvre le N il,
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