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 ,  aura  probablement  été  encombrée  
 dans  les fondations de la ville.  Je  ne  pus  en  ce  
 moment faire  enlever la  pierre ; le bey commandant  
 de  la province  était  absent,  et  le  geôlier  
 ne me  l’eût pas permis  :  celui-ci  fut  étonné  de  
 voir cette pierre enfouie  dans  sa prison, et d’apprendre  
 que  les Européens  la  connaissaient.  Il  
 n’en  fallait pas  tant pour  éveiller  les  soupçons  
 et  exciter  l’inquiétude d’un Arabe superstitieux:  
 malgré mes  offres  d’a rg en t,  il  se  refusa  même  
 a  me  laisser  prendre  copie  de  l’inscription.  
 J ’écrivis  au  consul de  France,  pour le  prier  de  
 la  faire  copier;  mais  on  ne  put  en  obtenir  la 
 permission. 
 J ’étais  curieux de  savoir le motif pour lequel  
 on  avait enehaîné  ainsi  ces malheureux ;  j’interrogeai  
 le geôlier: mais  je  ne  pouvais ajouter foi  
 à  son  récit;  les  fautes  qu’on  leur  imputait  mè  
 paraissaient trop légères pour avoir donné lieu  à  
 une  aussi  terrible punition.  Le  soir,  je revins  
 à ma barque ;  et le  lendemain,  3  octobre,  nous  
 fîmes  voile  pour le  Caire.  Fies  couràns  étaient  
 si  forts et le  vent  du  nord  si  faible |   que  nous  
 11e pouvions remonter le Nil que très-lentement ;  
 il  fallait  cependant  se  résigner  à  l’ennui  de 
 cette  navigation,  parce que  les routes par terre  
 étaient inondées. Nous arrivâmes le 6  à Boulâq :  
 j’envoyai ma barque au  vieux Caire,  pour qu’on  
 y  fît  quelques  réparations  bien  nécessaires  ;  
 dans  cet  intervalle,  je  me  rendis  au  Caire  
 pour  m’y  munir  de  nouvelles  provisions  et  
 aviser  à  d’autres  préparatifs.  Le  10  au  soir,  
 je  m’embarquai  pour  la  Haute - Egypte ;  nous  
 naviguâmes  toute  la  nuit.  Le  18  au  soir,  
 nous  étions  à  Syout.  J ’allai  voir  le  lendemain  
 Hamed pacha ;  il me donna  de nouvelles lettres  
 pour  le  commandant, d’E sn é ,  qui  devait  nous  
 procurer  des  guides  pour  nous  conduire  à  
 Dongolah.  Le. même  jo u r ,  nous  partîmes  par  
 un petit vent du nord  et  nous ne pûmes arriver  
 à  Thèbes  que  le  7  novembre.  -Les  deux  jours  
 précédens, nous avions vu près de Denderah les  
 premiers  crocodiles ;  pïusieürs  avaient de  20  à  
 25 pieds de longueur ;  ils étaient endormis  sur la  
 rive :  nous tirâmes sur  eux ;  le  bruit  les  éveilla,  
 et  ils rentrèrent  très-lentement dans  le  Nil.  Le  
 défaut  de vent me permit de  rester  à  Gournah  
 et  de me  procurer  quelques  antiquités  :  j’y  séjournai  
 encore  deux  jours. 
 Mohammed-Aly,  las  du  voyage  qu’il  venait  
 de faire en  Nubie,  voulut  voir,  à  son  passage