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 route  au  milieu  de  plusieurs petites  chaînes  de  
 monticules,  semblables  à  ceux  que  nous avions  
 vus  la  veille,  composés  de  couches  de  grès  et  
 d’argile,  quelquefois recouverts, à  la superficie  
 du  sol,  d’une  couche  de  poudingue  en  partie  
 calcaire  et  faiblement  lié.  Nous  nous  rapprochâmes  
 de  la  grosse  chaîne  de  montagnes  au  
 nord de la route :  là elle  forme  un  coude qui  va  
 nord  et  süd;  nous  marchâmes  dans  l’angle  de  
 cè  coude  pour  sortir  du  défilé.  Après  avoir  
 quitté la vallée du Dakhel,  nous montâmes pendant  
 trois  heures par une  pente  douce,  en  suivant  
 une  gorge  profonde ;  comme il s’y trouvait  
 quelques  herbages,  nous  voulûmes  en  faire  
 profiter  nos  chameaux,  et  nous  nous  déterminâmes  
 à  y  camper ;  ce  passage  se  nomme  
 XA’qabah  Ounag.  Nous  avions  marché  dix  
 heures. 
 Le  28,  à  six  heures  un  quart,  nous  recommençâmes  
 à gravir la montagne pendant tin  
 quart  d’h eu re ,  et  nous  arrivâmes  sur  un  vaste  
 plateau ;  d’où  s’élèvent  quelques  petits  monticules  
 formés  de  couches  d’argile  veinée  et  de  
 couches  de  calcaire  dùr  légèrement  imprégné  
 d’oxide  de  fer.  Après avoir marché  trois  heures 
 sur  ce plateau,  nous  franchîmes  le mont Abou-  
 Tartour,  cône isolé  sur  la plaine.  Le plateau est  
 ensuite  parfaitement  nivelé : on marche pendant  
 deux  heures  sfir  le  rocher même,  tout couvert  
 de  ses  fragmens,  ce  qui  rend  la marche  très-  
 pénible  pour  les  chameaux.  On  distingue  facilement, 
   sur  ces  grandes  surfaces,  la différence  
 de nivellement du sol, par-tout plus élevé au sud  
 qu’au nord:  La Superficie  de  ce  terrain  calcaire  
 offre  quelquefois  l’aspect des  bois pétrifiés ;  elle  
 est striée, avec des lignes onduleuses, présentant  
 l’image  d’un  terrain  sillonné  par  des  eaux  courantes, 
   dans une  direction parfaitement nord  et  
 su d ,  comme  les  grandes  surfaces Calcaires  qui  
 se trouvent entre le Farâfreh et le Dakhel. Après  
 dix heures de marche, nous descendîmes pendant  
 un quart  d’heure,  en  suivant un  ravin  escarpé,  
 à A’yn-Amour,  source  ombragée  par  quelques  
 dattiers,  et qui donne son nom à cet endroit : elle  
 est placée  à mi-côte,  sur une plate-forme;  aussi  
 la  montagne  est  nommée  Gebel A  y  n-Amour.  
 D’après les traditions des Arabes,  ce lieu portait  
 jadis le nom de Malaga.  On  voit  sur  le plateau  
 les restes d un petit temple de style égyptien, qui  
 était  entouré  d’une vaste  enceinte.  Le  temple  a  
 21 mètres 83 centimètres de longueur [ 67 pieds 
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