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 leurs montures ;  ils  me  criaient de  les  suivre.  II  
 fallut prendre  son parti et retourner à la ville. 
 La caravane attendue de Barqah était arrivée ;  
 celle  avec laquelle nous devions partir chargeait  
 ses  chameaux,  et une  partie  était déjà en route.  
 Le  cheykh  Kouroum  me  fît  dire  qu’il  voulait  
 suivre  la  caravane,  et  qu’il  m’abandonnerait  
 ses  chameaux  si  je  ne  partais  pas  en  même  
 temps  :  alors j ordonnai de  charger nos  bagages  
 et de préparer tout pour le  départ. Durant cette  
 opération,  je  profitai  de  la  confusion  produite  
 par le  mouvement  des  deux  caravanes ;  je  pris  
 mes  instrumens,  et,  avec  M;  Letorzec,  j’allai  
 au  désert  voisin  pôur  faire  des  observations:  
 malheureusement  le  ciel  était  nuageux ;  nous  
 pûmes cependant prendre une série de plusieurs  
 distances  qui  nous  donnèrent  la  longitude  de  
 l’oasis.  ,  . 
 La  iatitude  observée  est  la  moyenne  de  six  
 hauteurs méridiennes  que  nous  avions  déjà pu  
 relever,  en  nous masquant derrière notre  tente,  
 avec  le  secours  d un  drap  étendu.  Depuis  plusieurs  
 jours  nous  avions  souvent  de  là  pluie  et  
 un ciel couvert de nuages qui ne nous permettait  
 de  faire  aucune  observation. 
 Nous revînmes précipitamment  pour monter  
 nos chameaux ; mais ia caravane était déjà partie :  
 elle avait promis de nous attendre en route. Les  
 gens  de  Syouah  ine  donnèrent  une  lettre  pour  
 le  bey du Fayoum;  ils lu i disaient que s’ils nous  
 avaient  reçus j  c’était parce  qu ils  n avaient  rien  
 à  refuser  à  Mohammed-Aly.  Les  Arabes  de  
 Barqah  avaient  apporté  un  grand  nombre  de  
 moutons  écorchés  et  séchés  au  soleil.  En  traversant  
 la place,  nous fûmes infectes par 1 odeur  
 fétide des viandes pourries ,  quils transportaient  
 avec  eux  depuis quinze  jours.  A  quatre heures,  
 nous  quittâmes Syouah.  Nos  chameaux  étaient  
 frais  :  nous  hâtâmes  le  pas  pour  rejoindre  la  
 caravane,  et  nous  l’atteignîmes  à   el-Baqarah ;  
 c’est  le  nom,d’un  désert  où  nous  campâmes,  au  
 bas d’une montagne. La caravane était composée  
 de  cent  cinquante  chameaux et de quatre-vingts 
 Arabes  au plus. 
 Je   placerai  ici  quelques > réflexions  sur  le  
 calcul  de  là  marche  des  caravanes.  Ayant  
 égard,  autant  qu’il est possible,  aux  principales  
 circonstances  qui  doivent  ralentir  ou  presser  
 le  pas  du  chameau,  telles  que  la  pente  du  
 sol  (car  il  marche  avec  peine  en  montant,  et  
 descend  encore  avec  plus  de  difficulté  et  de