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 désir de tenter des découvertes plus importantes,  
 et d’ajouter à mes faibles travaux,  en  déployant  
 tous les efforts et tout le dévouement dont j’étais  
 capable.  Je  me  décidai  donc  à  revoir  ce  beau  
 ciel  de FÉgypte,  que  je  n’avais  quitte  que pour  
 embrasser mes parens,  dont jetais séparé depuis  
 neuf années entières. 
 Au  mois  d’avril  1819,  je  reçus  du  ministre  
 de Fintérieur  des instructions pour retourner en  
 Égypte.  La bienveillance  extrême  avec  laquelle  
 ce  protecteur  éclairé  des  sciences  et  des  arts  
 accueillit  mes  propositions,  mérite  que  je  lui  
 adresse  un  hommage  public de ma  gratitude. Il  
 s’empressa  de me donner  toutes  les  facilités que  
 je  pouvais  souhaiter  pour  effectuer  un  second  
 voyage ;  des  instrumens  d’astronomie  .et  de  
 physique  me  furent  accordés  ;  j’obtins  enfin  
 tout  ce  qui  m’était  nécessaire  pour  m’acquitter  
 avec  fruit  de  l’honorable  mission  dont  j’étais  
 chargé  *. 
 *  Voici  la  liste  de  ces  instrumens  :  un  chronomètre  de  Bre-  
 guet, n.° 3230 ; un Sextant de dix pouces avec un horizon artificiel ;  
 une lunette  astronomique,  un baromètre de  Fortin, une  boussole  
 azimuthaïe, plusieurs thermomètres, une forte sonde, une chambre  
 noire, &c.,  indépendamment des mètres, chaînes, mires, niveaux  
 e t  planchettes. 
 Après  avoir passé un  mois à Nantes,  dans  le  
 sein  de  ma  famille ,  où  je  retrouvai  un  père  et  
 une mère  tendrement  aimés,  je m’en  séparai  de  
 nouveau  pour me  rendre  à  Paris. M. Letorzec,  
 aspirant  de  première  classe  de  la marine  française, 
   vouIut*bien  se  décider à m’accompagner. 
 Je  passerai  rapidement  sur  mon  voyage  de  
 Paris  à  Marseille.  Nous  nous  rendîmes  de  
 Châlons à Lyon  par la Saône  :  en  admirant  les  
 bords  charmans  de  cette  rivière,  je  réfléchissais  
 sur  I insatiable  curiosité  des  hommes ,  qui  les  
 entraîne  vers  les  parties  les  plus  reculées  du  
 globe,  souvent  pour  n’y  voir  que  des  choses  
 moins  dignes  que  ce  qui  est  autour  d’eux  de  
 fixer  leur  attention. 
 Retardés  quelques  jours  à Marseille  par  les  
 préparatifs  de  l’embarquement,  nous  partîmes  
 le  10  septembre  1819,  sur  un  brig  marchand  
 qui  faisait voile pour Alexandrie.  Ce ne  fut que  
 ïe  15  queyious  vîmes la  Sardaigne.  Le  17,  au  
 jour,  nous  aperçûmes  un  vaisseau  de  guerre;  
 nous  hissâmes  notre  pavillon  :  il  répondit  au  
 signal  en  arborant  le  pavillon  français;  il avait  
 toutes  ses voiles  dehors  et fendait majestueusement  
 les ondes.  La mer devint grosse  et  le vent  
 violent;  le  19,  d’épais  nuages,  de  fréquens 
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