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 blanc.  A  deux  heures,  nous  passâmes dans  un  
 petit bois d’acacias ; à  une demi-lieue  plus  lo in ,  
 nous laissâmes Meqraqeh, île fort étendue, bien  
 cultivée,  et  contenant  des  habitations  très-éle-  
 vées  :  plus  au  sud,  nous  passâmes  l’île  Farkeh  
 dans  l’est  ,  et  la  grosse  montagne  d’Oufyr,  
 éloignée  du  fleuve;  ce  nom  est  commun  à  la  
 partie  du  Nil  qui  avoisine  la  montagne.  Nous  
 trouvâmes,  à  trois heures, des restes d’enceintes  
 dont les premières assises sont en  pierres  sèches  
 et  le  surplus en  terre  :  des  débris  d’habitations  
 annoncent  l’emplacement  d’un  ancien  village.  
 La rive orientale du  Nil  est  cultivée ,  couverte  
 de  dattiers  et  de  doums.  L à ,  des deux  côtés,  
 le désert  descend  en  pente douce vers  le  fleuve  
 et  présente  un  beau chemin  :  des  montagnes  
 isolées  s’étendent  à  une  grande  distance. 
 A  quatre heures  et quart nous  campâmes  au  
 bord du fleuve ,  entre  des  montagnes  couvertes  
 de sable et d’herbages : la rive opposée du fleuve  
 présente des habitations et des terres en culture,  
 dont  l’irrigation  s’opère  au  moyen  de  quatre  
 machines  hydrauliques  ;  ce  lieu  se  nomme  
 Qennis.  Le 27,  à  sept  heures  et  demie,  nous  
 nous remîmes eri  route ; nous ne pouvions partir 
 plutôt, à cause du temps nécessaire pour charger  
 nos  chameaux.  Après  deux heures  de marche,  
 nous  arrivâmes  à  l’endroit  du  Nil  que  l’on  
 nomme Atab  :  là  se  trouve une  longue  île  qui  
 porte  le même  nom,  et  où  est  un  deyr ;  les  
 habitans  appellent  ainsi  une  construction  ancienne, 
   consistant  en  gros murs  de  te rre ,  qui  
 paraît être  l’ouvrage  des Coptes.  La  rive droite  
 du  fleuve  nous  présenta  le  village  d’Ainâra  ou  
 A’mârah,  bien  garni  de  dattiers,  et  dans  un  
 bon  état  de  culture  :  c’était  le  lieu  le  plus  
 considérable  que  nous eussions  vu  depuis  longtemps  
 ; on peut  comparer ses environs à  ceux de  
 Derr,  à  raison  du  nombre  des  dattiers  qui  y  
 croissent.  La province de  Sokkot  fournit  beaucoup  
 de  dattes  qui  sont  fort  estimées,  et  les  
 habitans  les  exportent jusqu’au-delà du Dongo-  
 ïah,  dans  la  province  de  Chaykyé  et  jusque  
 dans  celle  de Barbar ; c’est le  produit principal  
 du  pays.  Mon  guide  m’apprit  qu’Amârà  contenait  
 des  antiquités.  Je   m’étais  avancé  sur  le  
 fleuve ,  pensant  y  trouver  quelques  pièces  de  
 bois pour en  faire,un radeau ; mais je fus trompé  
 dans  mon  espoir.  Je   ner pus  donc  le  passer  
 pour  reconnaître les  ruines  que  l’on m’avait in diquées  
 ,  et j’ajournai mes recherches au moment