
 
        
         
		petit radeau  composé  de  huit morceaux  de palmier  
 doum ,  de ia longueur de 4  à  5 pieds, que  
 nous  attachâmes ensemble  :  nous  primes  pour  
 point  de  départ  l’extrémité  orientale  du  petit  
 port de  Semneh ,  afin  de pouvoir traverser  rapidement  
 le fleuve,  au-dessus  du  fort  courant  
 de  la  cataracte. Je  pris mes instrumens ; M. Le-  
 toizec  m accompagnait  :  nous  nous  plaçâmes  
 sur le  radeau,  tenant  chacun  une  rame.;  nos  
 deux Nubiens, s y couchant à pïat ventre, avaient  
 les  jambes  dans  l’e a u ,  et s’en  servaient  comme  
 de  rames, poussant  le  radeau  en  avant,  tandis  
 que nous faisions  tous  nos  efforts pour lui donner  
 la même  direction.  Le  courant  était  très-  
 violent : nous naviguâmes ainsi pendant un quart  
 d’heure,  et nous  descendîmes  à  terre  beaucoup  
 plus  bas  que  nous  ne  voulions,  au-delà  des  
 courans  de  la  cataracte,  tres-heureux de n’avoir  
 point éçhouë  contre  les  écueils.  Sur  cette  rive  
 nous  trouvâmes  des gens misérables ,  cultivant  
 quelques  morceaux  de  terre  où  croissent  le  
 coton, lepaïma-christi, dont iis retirent de l’huile,  
 et  un  peu  de dourah. Nous  nous  rendîmes  aux  
 lieux  oir  nous  avions aperçu  des  antiquités.  Le  
 temple  est plus grand  que  celui  qui  existe  sur  
 l’autre  rive,  et dans  une  aussi  belle  position : 
 c’est  un  monument  égyptien,  en grande partie  
 comblé  de, décombres,  de  terre  et  de  sable.  
 ( Voyez  le  plan,  vol.  H,  pl.  X X V II,  fîg.  9,  
 et  la  vue,  vol.  I I ,  pl. XXVI. )  On trouve,  devant  
 le  temple, les restes  du dessus d’une  porte  
 qui  conduisait  au  portique :  celui-ci se  compose  
 de  deux  colonnes  cannelées  au  milieu,  et  de  
 deux  piliers  carrés  ;  il  n’a  plus  de  plafond.  
 Au  milieu  de  la  façade  principale il existe  une  
 autre  porte ;  une  plus  petite  est  dans  la  partie  
 orientale  de cette même façade.  Les  murs  sont  
 couverts de bas-reliefs;  ceux  du  tour  des portes  
 sont  sculptés  en  creux.  Au-dessus  de  la  porte  
 est  le  globe  ailé  avec  deux  serpens.  II  est  
 impossible de dessiner ces sculptures, à cause de  
 l’état  d’encombrement  où  se  trouve  le  temple.  
 On  remarque  hors  de  terre  quelques  figures  à  
 tête de  belier,  des  oiseaux, des fruits présentés  
 en offrande, et beaucoup de petits hiéroglyphes :  
 ces  sculptures  ne  laissent  rien à desirer  sous  le  
 rapport  du travail. En  entrant  dans la première  
 pièce,  où  il  ne  reste  plus  que  deux  pierres  du  
 plafond,  dans la partie occidentale, on s’aperçoit  
 d’un changement qui a eu lieu après la construction  
 du monument  :  dans  le  principe,  la partie  
 septentrionale  de  cette  pièce  avait  renfermé