
 
        
         
		coquille  bosueh  ou  bousu  * ;  ils en  font  usage 
 pour leur  nourriture. 
 Etant  à  ce  hameau,  nous  nous  trouvions  
 près  de  la  montagne  d’el-Garah  el-Kamyseh,  
 située,  comme  el-Amoudeyn,  à  deux  lieues  
 dans  l’ouest  quelques  degrés  nord  de  Syouah.  
 Beaucoup  plus  grande  que  celle  d’el -M o u tâ,  
 elle  est  de  figure  conique,  et  est  terminée  
 par  une plate-forme ;  elle  est  isolée,  de  nature  
 calcaire  et  disposée  par  couches  contenant  
 des  fossiles,  comme  toutes  les  montagnes  des  
 environs.  A  peu  d’élévation  au-dessus  de  sa  
 base,  sont  un  grand  nombre  de  catacombes,  
 la  plupart de  petite  dimension  :  on  aperçoit  à  
 l’extérieur  de  quelques-unes  la  petite  corniche  
 égyptienne avec la saillie autour du chambranle,  
 et  des  portes  aussi  en  style  égyptien,  comme  
 celles des  grottes  de Gebel el-Moutâ.  Ces catacombes  
 sont  tellement  nettoyées  et  propres  à  
 l’extérieur,  que  Ton  serait  tenté  de  croire  que  
 la plupart  n’ont  jamais servi. Au bas de la montagne  
 se  trouvent  un  verger  d’oliviers  et  un  
 étang  d’eau  salée  assez  considérable. 
 A  un  demi-quart  de  lieue  de  Beled  el-Ka- 
 *  Ce  mot  parait  signifier  coquille  en  gc'ne'ral,  dans  la langue  
 du pays. 
 myseh, nous arrivâmes à un petit temple nomme  
 Qasr-Roum  et  Deyr-Roum.  C’était  la  plus  
 belle  ruine  que  j’eusse  encore  vue  dans  cette  
 oasis;  elle me  surprit  agréablement.  Ce  temp e  
 est celui (Jont  parle Browne *;  c’est un  ouvrage  
 romain,  et  d’ordre  dorique;  la  construction et  
 les  ornemens,  les frises,  les moulures, &c. sont  
 d’un travail soigné : sa longueur est de 15 métrés  
 90  centimètres,  sur  7  mètres  de  largeur  et  6  
 mètres  d’élévation : la majeure partie du temple  
 est encore couverte ; ce qui reste, du toit est formé  
 de  dix pierres. La  façade principale et  la partie  
 postérieure du monument se sont écroulées;  devant  
 le temple,  on reconnaît  les  traces  de deux  
 murs d’enceinte qui se prolongeaient à 35 mètres  
 en  avant du monument  :  on n’y  trouve aucune  
 inscription. Au-dessus du linteau de  la  porte du  
 sanctuaire est  un second  linteau  formant  vous-  
 soir, et entre eux est Un jour de 2 décimètres, de  
 manière que le  linteau supérieur  supporte  ainsi  
 toute  la  charge.  Pour  que cette partie  du  bâtiment  
 s’écroulât,  il eût fallu que deux linteaux se  
 fussent rompus au lieu d’un : j ai observé la meme 
 Voyez ïa planche XIX  du  Voyage à  l’oasis  de Syouah,  publié  
 p ar  M.  Jomard,  d ’après  les  matériaux  recueillis  p a r   M,  le  
 Ch.  Drdvetti  et  p a r M.  Frédéric  Cailliaud.