composé de quelques maisons, et en grande
partie entouré de dattiers : des rochers embarrassent
le cours du N il, q u i, au-dessous, est
bien navigable : sur sa rive orientale est Sabou.
Nous vînmes camper à deux heures, après cinq
de marche, sous les palmiers de Kayabar, où
nous trouvâmes quelques dattes pour nous, et
un peu de douràh pour nos chameaux.
Nous partîmes le 10 à huit heures. Depuis
Sesceh* tout le sol est de grès : aübout d’une
heure, nous passâmes sur la rive opposée, où
se trouvent quelques maisons et de jolis bois
de dattiers. Ici le Nil fait un coude de 6 lieues
vers l’ouest; dans le nôrd-ouest, à Douf-Oua-
nog, on voit une montagne, en faCe de la jolie
petite île de DeSsoyeh, couverte de dattiers :
la route qui longe le fleuve est fort agréable.
A dix heures, sur l’autre rive, nous laissâmes
Haffyr, fertile en dattiers , et nous vîmes sur
notre route quelques maisons nommées Haffyr*
nak : sur la rive opposée , qui se trouve au sud
en raison du détoür que fait le Nil | sont des
rochers remarquables par leur hauteur et par
la roideur de leur pente. L u n est nommé
Kisbalat, et l’autre, à l’ouest, Mahouri, confinant
à un petit village du même nom. A dix
heures, nous passâmes à Naournouk, village
composé de quelques cabanes : à une demi-lieue
d elà, des rochers s’avancent sur le Nil. En face
est l’île de Melek-Berketé : quelques grosses
montagnes s’élèvent sur la rive droite du fleuve.
A onze heures et demie, nous retrouvâmes le
sol primitif, des granits à feld* spath blanc et
mica noir, et d’autres à feld-spath rose; nous
franchîmes ensuite une petite partie déserte,
où les rochers se rapprochent du fleuve et ne
laissent qu’une lisière étroite de verdure sur les
deux rives.
Nous passâmes devant une longue île couverte
de rochers, puis en face d’une autre semblable ,
à une demi-lieue plus loin, mais encore plus
grande, enfin devant une troisième plus petite.
La roùte nous obligea de nous écarter vers le
désert, à une demi-lieue de la rive : elle passe
sur de beaux granits rosés. A deux heures un
quart, nous regagnâmes le fleuve à Fikir-Efinti,
village en face- d’Outayab , grande île qui a
deux lieues de long, mais qui parait beaucoup
plus étendue à raison des rochers énormes qui
semblent s’y joindre. Ici le Nil tourne rapidement
dans le sud ; sa partie droite porte aussi
le nom d’Outayab : à partir de cet endroit,